Soutenez

Décors, costumes et matériaux cherchent entrepôt pour servir à d’autres

Josée Tremblay et Karine légaré n'attendent qu'un local et un engagement financier à long terme pour concrétiser la remise culturelle. Photo: (Photo Métro Méida - Perrine Gruson)

Projet de ressourcerie culturelle

RÉCUPÉRATION. Un projet de remise culturelle qui vise à réutiliser des matériaux, du mobilier, de l’équipement technique et des décors du milieu artistique est en chantier depuis 2013. Il ne manque qu’un lieu adéquat et le financement associé pour que l’initiative du Conseil de la culture des régions de Québec – Chaudière-Appalaches prenne forme.

L’idée a pris naissance à la demande d’artistes multidisciplinaires qui ont alors dénoncé l’immense gaspillage après les productions où décors, matériaux, textiles et autres objets se retrouvent aux poubelles. Ces artistes ont également revendiqué le fait de pouvoir se procurer du matériel à moindre coût.

«On s’est alors réuni en comité avec différentes personnes du milieu, des scénographes entre autres. La grande quantité de déchets de production a été mise en évidence», relate Karine Légaré, responsable du dossier au Conseil de la culture. En 2015, une étude de préfaisabilité a été effectuée qui montre l’intérêt et une réponse plus que satisfaisante de l’industrie artistique. Le plan d’affaires a été réalisé en 2016 et la ressourcerie s’est enregistrée comme organisme sans but lucratif. «On a largement de l’argent pour démarrer, on a des partenaires qui se sont engagés. Le seul défi, c’est de trouver un lieu pour entreposer tout ça», explique Josée Tremblay, directrice générale du Conseil de la culture et trésorière du conseil d’administration de la ressourcerie.

Des moyens financiers sur le long terme

Josée Tremblay fait valoir que non seulement un local de 8000 pieds carrés n’est pas facile à trouver, mais que c’est le coût du bail d’un tel local qui pose également problème puisqu’aucune subvention ne le permet pour le moment et qu’aucun partenaire financier ne s’est engagé sur du long terme. «C’est un projet qui ne s’autofinance pas dans sa forme actuelle», précise Karine Légaré. La ressourcerie est donc sur pause. «On a besoin d’une aide récurrente pour le loyer de l’espace, donc à partir de maintenant, on examine toutes les possibilités», lance Mme Tremblay.

Alors que la future ressourcerie se heurte à ce défi de financement régulier à long terme, la directrice générale rappelle que le projet est à la fois social, culturel et environnemental et qu’il bénéficierait à tous. «On veut vraiment l’ouvrir au grand public, aux écoles, aux entreprises, aux individus, aux étudiants en arts visuels et même aux loisirs culturels», avance-t-elle.

De nombreuses options ont déjà été envisagées. Un tour des immeubles municipaux disponibles a même été effectué avec l’administration de la Ville de Québec avec qui le Conseil soutient avoir d’excellentes relations. «Malheureusement, il n’y a pas tant que ça de locaux assez grands. La mise aux normes d’un bâtiment municipal est aussi très exigeante. Ça demande des investissements conséquents», souligne Mme Légaré.

D’où proviendra la solution pour que ça débloque? Philanthropie, prêt d’un local, occupation d’un lieu avec d’autres organisations pourraient être envisagés, tant que le projet peut se concrétiser, même sous une autre forme.

Changer les habitudes du milieu artistique

La formule de Ressourcerie culturelle permettra de vendre ou louer de l’équipement qui a déjà été utilisé lors de productions afin de changer les façons de faire du milieu artistique. Il sera possible d’être membre de la ressourcerie afin d’accéder à des tarifs avantageux. Des cours et des ateliers vont aussi s’y tenir et la remise culturelle pourra venir collecter elle-même les équipements moyennant une rétribution à déterminer. «On veut habituer le milieu à ne pas trop transformer leurs matériaux lorsqu’ils créent pour s’assurer que tout soit facilement déconstruit pour un autre usage», soutient la directrice générale, Josée Tremblay. Elle mentionne ainsi l’utilisation de vis plutôt que de clous comme elle l’observe régulièrement.  «Il y a plusieurs options. De vieux frigos des années 1950 ou d’autres objets de décor peuvent être réutilisés tels quels. On veut aussi entreposer du matériel technique, des vitrines de musée ou de l’éclairage», illustre-t-elle.

 

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.