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Historien pour des séries: lutter contre les anachronismes

Louis-Pascal Rousseau fait bénéficier les productions de son champ d’expertise. Photo: (Photo gracieuseté – Louis-Pascal Rousseau)

RECONSTITUTION. L’expertise de l’historien Louis-Pascal Rousseau est essentielle lors de productions à saveur historique. Le détenteur d’un doctorat en histoire s’assure que les accessoires, décors et costumes concordent avec l’époque de la narration, tout comme les comportements des comédiens. L’historien consultant travaille à aider les productions à lutter contre les anachronismes. Il a d’ailleurs donné une conférence le 1er août intitulée Quand l’histoire devient divertissement au Musée de la civilisation dans le cadre des Fêtes de la Nouvelle-France.

C’est par un concours de circonstances que Louis-Pascal Rousseau est devenu consultant en histoire pour des productions télévisuelles à caractère historique. Le spécialiste a été contacté une première fois parce qu’une équipe cherchait des informations sur la traite des fourrures. Tombée sur un article universitaire spécialisé que l’historien avait rédigé sur le sujet, l’équipe a contacté l’auteur. Depuis, Louis-Pascal Rousseau a travaillé sur des projets qui n’ont jamais vu le jour mais surtout sur cinq séries historiques d’envergure.

«L’histoire, c’est comme la médecine. Il y a des champs de spécialité. Parfois on a besoin d’un spécialiste, parfois d’un généraliste», explique le spécialiste de la Nouvelle-France qui agit comme l’un ou l’autre au besoin. S’il ne possède pas les connaissances suffisantes ou que la recherche est trop pointue pour lui, il réfère à des collègues hyperspécialisés mais en règle générale, il réussit à se débrouiller.

Dans le cadre de son travail, le résident du quartier Saint-Jean-Baptiste a pu répondre à des questions comme: est-ce que le capitaine d’un navire garde son chapeau lorsqu’il est dans sa cabine ou encore: comment attache-t-on un hamac sur un navire? Si ces questions peuvent passer pour excessivement rigoureuses, elles ont une importance capitale pour la vraisemblance et l’exactitude des mœurs de l’époque.

Diffuser son savoir

«Lorsqu’on étudie en histoire, on espère que la connaissance sera largement diffusée. Le plus souvent, on y parvient grâce à des opportunités d’enseignement», explique-t-il. Pour lui, les fictions historiques restent cependant le meilleur vecteur pour diffuser l’histoire au plus large public possible et c’est ce qui entretient sa motivation.

C’est en conceptualisation et en développement qu’on fait le plus appel à ses compétences, en collaboration avec le scénariste. Ensuite, l’historien joue un rôle important en préproduction pour les vêtements, les accessoires et le décor. Parfois, il est présent pendant le tournage pour s’assurer avec l’équipe de production que les comportements des figurants ou des acteurs sont bien en adéquation avec ceux de l’époque.  «Le plus important, c’est de ne pas projeter les comportements d’aujourd’hui sur ceux qu’on veut montrer. C’est ce qui est le plus compliqué à faire accepter à une équipe de production. Mon rôle est d’améliorer la qualité des séries», fait-il remarquer.

Œil critique

En tant que spectateur de séries historiques, Louis-Pascal Rousseau dit savoir apprécier à sa juste valeur la qualité du récit narratif des films et séries dont il est friand. Parfois, il confie avoir du mal à apprécier la justesse historique «mais je peux en faire abstraction». Pour lui, la série Downtown Abbey reste l’une des plus réussies au sujet des détails historiques comportementaux.

 

L’historien a aidé l’équipe de production de La Grande Traversée.

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