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Entre acceptation et rébellion: l’angoisse de vieillir

Photo: (Photo gracieuseté)

Le vieil homme et l’espérance de Fernand Dansereau

QUESTIONNEMENTS. Le cinéaste Fernand Dansereau présente son 3e documentaire sur la vieillesse. Cette fois-ci, le thème sur lequel il s’attarde est l’espérance. Y a-t-il moyen de trouver la sérénité lorsqu’on vieillit, qu’on doit faire avec les pertes et les deuils qui accompagnent l’avancement de la vie? En interrogeant plusieurs personnes âgées ou des spécialistes de la vieillesse, Dansereau cherche à donner un sens à la vieillesse à et la mort inexorable qui attend chacun.

Le documentaire commence avec une scène d’un souper entre cinéastes. Parmi eux, Denys Arcand, Jean Beaudin, Marcel Sabourin. «Vieillir, c’est pénible. Mais l’autre choix c’est mourir!», déclare Denys Arcand avec ses amis du milieu cinématographique. Jean-Claude Labrecque, le célèbre cinéaste de Québec, n’envisageait pas vraiment la vieillesse. «Je ne pensais pas que je vieillirais un jour, je ne pensais pas que j’aurais de la difficulté», mentionne le natif de Limoilou.

S’il informe à plusieurs reprises qu’il est en paix avec l’idée de la mort, Fernand Dansereau admet que la colère prend le dessus lorsqu’il subit des pertes physiques.

Jeunesse éternelle

Le cinéaste montre des personnes âgées qui ont traversé toutes sortes d’épreuves mais qui trouvent un épanouissement malgré leur grand âge, comme ces vieilles dames toutes pimpantes qui suivent un cours de ballet. «Vieillir, c’est retrouver nos rêves», indique une élève de ballet aux cheveux marqués par l’âge. On assiste également à la peine immense de Martin Duckworth, le cinéaste honoré Artiste pour la paix, qui doit faire face à la perte cognitive de sa femme, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Grâce à la tendresse, au toucher, il peut «retrouver» sa femme, lui qui dort à ses côtés sur un lit de camp dans son lieu de soin.

Pas la mort mais la maladie

Tous, dans Le vieil homme et l’espérance  semblent s’accorder sur le fait que la mort ne leur fait pas peur, au contraire de la maladie, de la perte, du manque. Peur de souffrir, peur de perdre ses capacités physiques ou cognitives, chagrin de laisser ceux qu’on aime derrière.

L’acceptation

Le psychologue Jean-Louis Drolet parle de se préparer d’avance à l’idée de limitations, de souffrances, de perte, de renoncement en lien avec la vieillesse. «Il faut apprendre à vivre avec l’angoisse», déclare-t-il.

En mettant en lumière des psychologues, des personnes malades, un philosophe, des proches, des accompagnateurs en soins spirituels, une personne qui pratique le bouddhisme, un prêtre, tout en alternant avec des images de nature et particulièrement d’eau qui coule, on sent que Dansereau veut trouver comment accéder à la paix intérieure dans ce grand chamboulement qu’est le grand âge et les tempêtes intérieures et physiques qui y sont reliées. Malgré la spiritualité dont il est question presque tout au long du documentaire, Dansereau lui-même sur son lit d’hôpital pour un important problème de santé déclare que la spiritualité ne l’a pas aidé. «C’est plutôt ce qui reste de vitalité qui fait lutter pour endurer la douleur», confie-t-il. Le courage physique et l’importance du soutien de ses proches l’a aidé également.

La sensibilité, la tendresse et l’amour des siens et de la vie font verser des larmes à plusieurs reprises dans ce touchant documentaire mettant en lumière le paradoxe de l’âme humaine, entre rébellion et acceptation de son sort.

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