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Prudence avec les problèmes de drainage

La plupart des propriétaires ont tendance à paniquer dès qu’ils voient apparaître une goutte d’eau sur le plancher du sous-sol. Il faut admettre qu’un seul verre d’eau répandu sur le béton ou la tuile peut apparaître comme un véritable lac! Mais les experts s’entendent pour dire qu’il faut garder la tête froide et prendre le temps de rencontrer plus d’un spécialiste avant d’effectuer des travaux à la propriété.

Chaque année connaît son lot de problèmes relatifs à la fondation. Ainsi, un été de sécheresse provoquera l’année suivante des problèmes de racines dans les drains, alors qu’une année pluvieuse provoquera six mois plus tard des problèmes de fissures dans le solage.
«Ce printemps, nous prévoyons surtout des problèmes de drain. Puisque le sol n’est pas gelé, il absorbera une grande partie de la neige qui s’est accumulée et le drain ne fournira pas à écouler toute cette eau», explique Sylvain Ouellet, expert en drainage et infiltration d’eau pour la compagnie Groupe Drainage Québec. Il faut donc surveiller les refoulements et les épanchements d’eau entre le ciment du sous-sol et le plancher, si le sous-sol est aménagé.

Mangeuse de fer

Parmi les problèmes les plus fréquemment détectés, on retrouve celui de l’ocre ferreux ou la bactérie mangeuse de fer. On en retrouve d’ailleurs de nombreux cas sur la Rive-Sud de Québec. Il s’agit d’une réaction chimique dans laquelle entre en ligne le fer contenu dans le sol, l’eau qui circule dans les drains et l’oxygène que laissent passer les orifices des nouveaux drains. Un mélange qui produit une sorte de boue orangée et qui à la longue, bouche le drain.

On peut toujours remplacer le drain en entier, mais cela occasionne des coûts parfois astronomiques et des dégâts à l’aménagement paysager. «Il existe une autre solution, mais elle est récurrente, précise Frédéric Beaulieu de la compagnie Technodrain. Il s’agit de nettoyer le drain avec de l’eau injectée sous pression. Une opération qui se fait à partir de cheminées creusées près de la maison et qui peuvent être réutilisées par la suite, car l’opération doit être répétée à une fréquence régulière». Les experts suggèrent ainsi de répéter l’opération tous les deux à trois ans.

Des informations supplémentaires sur l’ocre ferreux sont disponibles à la section Rénovation, onglet «Nouvelles» du site Internet de l’APCHQ: gomaison.com

Végétaux envahisseurs

Même si nos arbres poussent à bonne distance de notre propriété, il est possible que leurs racines se soient frayé un chemin jusqu’à cette source d’eau et de minéraux que sont les drains agricoles. Les essences comme l’érable, le saule et toutes les essences de bois franc sont les plus problématiques. On peut songer à couper l’arbre tout simplement, mais cette solution est souvent la moins bonne.

Il est alors possible de tenir ces envahisseurs à distance, en installant des membranes à dos de cuivre autour du drain. Plus chères que les membranes géotextiles, elles sont par contre plus résistantes à long terme.

Drain écrasé

Ce n’est pas parce que votre résidence est neuve que vous êtes à l’abri des problèmes de drain. «Il arrive que les constructeurs utilisent de grosses pelles mécaniques pour effectuer le remblaiement autour de la fondation et que les opérateurs ne voient pas une grosse pierre glisser sur le drain et l’écraser. D’autres ne respectent pas les normes de la Régie du bâtiment qui exige qu’on ajoute 150 mm ou 6 pouces de caillou net autour du drain», souligne encore Sylvain Ouellet, du Groupe Drainage Québec.

Usure normale

Comme toute chose, les drains ont également une espérance de vie limitée. «Ce sont souvent les cailloux qui entourent le drain qui colmatent celui-ci, et c’est normal après 20 ou 25 ans. Il faut alors remplacer le drain. Mais si la dépense paraît trop importante, il n’est pas nécessaire d’effectuer les quatre façades la même année. En réaménageant une seule façade, il est possible d’atteindre un bon résultat en attendant de faire les autres côtés de la maison», affirme Frédéric Beaulieu, de Technodrain.

Prudence

Les deux spécialistes interrogés s’entendent sur le fait qu’il est important de demander l’avis de plus d’un expert. «Je recommande à mes clients de demander au moins trois soumissions et de choisir en fonction de la qualité et du prix. Ça se magasine et il ne faut rien signer sur un coup de tête», prévient M. Beaulieu.

«Un rapport d’expert doit être complet avec des photos et des détails concernant l’environnement où est construite la maison, le taux d’humidité et les constats faits dans le bas des murs du sous-sol. Autant d’indices qui permettent de bien évaluer la situation. Il faut se méfier du travail fait trop rapidement et des rapports courts et sans précisions», conseille M. Ouellet en terminant.

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