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Le lac Saint-Joseph vieillit prématurément

Les poissons morts retrouvés dans le lac Saint-Joseph cet été et les cyanobactéries qui rendent l’eau impropre à la consommation, sont des signes que ce plan d’eau vieillit prématurément en raison d’activités humaines néfastes pour l’environnement.

À la mi-septembre, la Direction régionale de la Santé publique (DRSP) émettait un avis d’interdiction de consommer l’eau du lac Saint-Joseph en raison de la présence de cyanobactéries (algues bleu-vert) dans le bassin sud de ce plan d’eau. «Les cyanobactéries sont des micro-organismes vivants qui peuvent proliférer sur un plan d’eau affecté par des rejets de phosphore. Dans certains cas, les cyanobactéries peuvent rejeter des toxines présentant un risque pour la santé publique», indique la DRSP dans son avis.

Les résidants de la municipalité de Fossambault-sur-le-Lac avaient donc été obligés de consommer l’eau de la source municipale, plutôt que celle du réseau municipal qui s’alimente dans le lac Saint-Joseph. Quelques jours plus tard, cet avis a été levé puisque les échantillons prélevés indiquaient «qu’il n’y avait aucune trace de cyanobactéries ou que celles-ci étaient négligeables», souligne le directeur général de la municipalité de Fossambault-sur-le-Lac.

Mais voilà que le 28 septembre dernier, la DRSP émettait de nouveau cette interdiction, puisque les résultats des prélèvements du 15 septembre dévoilaient qu’il y avait également des traces de toxines dans le bassin nord du lac Saint-Joseph. Au moment d’écrire ces lignes, l’interdiction n’avait toujours pas été levée. Le phosphore qui engendre l’apparition de cyanobactéries provient, entre autres, de certaines activités humaines telles que l’épandage d’engrais, le déboisement des berges, l’installation ou le fonctionnement déficient de certaines installations septiques ou de réseaux d’égout.

Ciscos morts

Le phosphore et l’azote auraient également provoqué la mort des poissons retrouvés dans le bassin sud du lac Saint-Joseph cet été. En fait, la mort de plus d’un millier de ciscos aurait été causée par un coup de chaleur. «Dans les six premiers mètres du bassin sud du lac Saint-Joseph, l’eau atteignait 24 degrés Celsius et plus en profondeur, il n’y avait presque pas d’oxygène. Cette situation a été fatale pour les ciscos, alors que si l’eau de surface avait été fraîche, ils auraient pu s’y réfugier et survivre», souligne Martin Arvisais, biologiste au ministère des Ressources naturelles et de la Faune.

«L’absence d’oxygène dans les strates inférieures du bassin sud de ce lac serait une conséquence directe de l’apport d’éléments nutritifs (phosphore, azote). Il est possible que des décès massifs de poissons surviennent dans les années à venir», indique le ministère des Ressources naturelles dans un communiqué émis au début du mois d’août. Le bassin sud serait plus vulnérable aux effets de la pollution résultant d’activités humaines que le bassin nord, en raison de son volume d’eau plus faible et du développement résidentiel qui y est plus important.

Il y a plusieurs mois, la municipalité de Fossambault-sur-le-Lac a entrepris des travaux de forage à la recherche d’une source d’alimentation en eau souterraine. Celle-ci serait moins vulnérable aux polluants et engendrerait même des économies. Il ne manque que l’autorisation des ministères concernés pour que la municipalité puisse s’alimenter en eau de cette façon.

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