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La pêche dans le fleuve… pas si répugnant!

Si pour d’aucuns le trois fait le mois, pour d’autres le brun fait le fleuve. Il est vrai que parfois, lorsque le soleil plane timidement sur Québec, la toile du fleuve Saint-Laurent arbore une teinte brunâtre et évoque en même temps son lourd passé de salissures. Mais aujourd’hui, force est d’admettre que la nature a fait son œuvre avec les impuretés d’hier et qu’elle a maintenant redonné aux résidents l’héritage qui leur a fait cruellement défaut pendant des décennies.

Il n’est pas difficile de comprendre la répulsion des gens de Québec pour le fleuve Saint-Laurent. En ce sens, il suffit d’observer l’insistance avec laquelle l’organisme Pêche en ville tente de réconcilier les résidents de Québec avec la rivière Saint-Charles. Alors que le fleuve agit depuis longtemps comme le terrain de jeu de nombreux adeptes de la pêche sportive, le cours d’eau le plus photographié de la province a encore plusieurs indécis à convaincre. Pourtant, les arguments sont nombreux…
«Il y a 97 espèces de poissons dans le fleuve, indique le guide de pêche Sébastien Lord, qui offre des excursions sur le fleuve à la hauteur de Québec. Durant l’été, je sors entre 3 000 et 5 000 dorés jaunes qui pèsent en moyenne de deux à quatre livres chacun. Les bonnes journées, à sept pêcheurs sur le ponton, on sort 42 dorés (soit le quota permis). Les moins bonnes, on en sort une quinzaine. Mais en 14 ans de carrière, je n’ai jamais eu une journée bredouille.»

Entre juin et septembre, Sébastien Lord emmène des centaines de pêcheurs sur le fleuve principalement pour la pêche au doré. La moitié de la clientèle, qui est originaire de Montréal, d’Ottawa, des États-Unis ou des hôtels de Québec, est disposée à parcourir des kilomètres pour vivre une journée de pêche miraculeuse. Est-ce à dire que les gens de Québec sont les premiers à craindre le fleuve?
«La plupart du monde va pêcher sur le réservoir Gouin à l’autre bout du monde. Pourtant, des biologistes se sont aperçus qu’il y avait plus de mercure dans les poissons de Gouin que dans le fleuve», expose Sébastien Lord.

Mercure, quand tu nous tiens

Outre le réflexe naturel qui porte à associer la teinte brunâtre du fleuve à sa teneur supposée en coliformes fécaux, plusieurs tournent le dos au fleuve sous prétexte qu’il regorge de mercure. Mais qu’en est-il réellement?

En avril 2006, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs a réalisé une étude portant sur la qualité des espèces de poissons présentes dans le fleuve Saint-Laurent. Que les sceptiques se le tiennent pour dit: les poissons prélevés à la hauteur du Pont de Québec contiennent un niveau moyen de mercure de l’ordre de 0,175 milligrammes par kilo de chair.

En d’autres termes, on est loin de l’anguille à deux têtes! Dans le site Internet du Ministère, il est possible de consulter le guide de consommation du poisson de pêche sportive en eau douce à l’adresse www.mddep.gouv.qc.ca

La grille correspondant au site de pêche du pont de Québec montre que les espèces telles que l’achigan à petite bouche, le doré noir, le grand brochet, le grand corégone, le meunier noir ou la perchaude peuvent être consommées à raison de huit repas par mois (un repas étant calculé sur la base d’une portion de 230 grammes de chair avant cuisson). De quoi en surprendre plus d’un!

Où et comment pêcher?

À gué: * Le long du boulevard Champlain * Au Yacht Club de Québec * Sous les deux ponts * Sur les berges de Lévis, Saint-Nicolas et Saint-Romuald

L’aventure extrême: * Louer les services d’un guide de pêche avec embarcation. Pour en savoir plus, il suffit de visiter le site www.excursionspeche.com

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