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Un don qui change des vies

SANTÉ. Dans la foulée de la Semaine nationale de don d’organes et de tissus humains, le directeur à l’exploitation des tissus humains chez Héma-Québec lève le voile sur ce don précieux où générosité et expertise s’unissent pour sauver des vies.

«Tout part d’un drame, c’est ça qui est triste dans le don de tissus humains: il faut que quelqu’un meure pour permettre à d’autres de vivre», établit d’emblée Hugo Fournier. Mais il faut aussi que la famille donne son accord, même lorsque la personne décédée a signé le Registre des consentements au don d’organes et de tissus de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). «C’est elle qui a le dernier mot», précise-t-il en rappelant ainsi l’importance d’informer sa famille de sa volonté.

Car 90% des familles qui auront été mises au courant consentiront au don, chiffre M. Fournier. Cela, en partie grâce au personnel de sensibilisation d’Héma-Québec en place dans les hôpitaux, qui travaille en collaboration avec les infirmières. «Lorsqu’une personne décède, tu perds tes repères. Il n’y a pas mille et un discours à tenir. Simplement: « Voulez-vous entendre parler d’un don de tissus pour sauver des vies »?», indique le directeur.

Le cas échéant, les familles conservent le droit de choisir les tissus (et les organes) à donner. Elles peuvent également demander que le prélèvement se fasse à l’hôpital, bien que la majorité accepte que l’opération se déroule dans l’environnement contrôlé d’Héma-Québec à Sainte-Foy. Avec les années, l’institution est devenue la plus importante banque de tissus humains au Canada.

Où on fait don de vie

Là-bas, tout est réglé au quart de tour selon les plus hauts standards pour garantir la qualité et la sécurité des tissus. La gestion de risques commence ainsi par un examen physique et une batterie de tests avant de passer à la salle d’opération pour les prélèvements de valves cardiaques, cornées, tissus cutanés (peau) et musculo-squelettiques (tendons, os, têtes fémorales). Dans la «salle blanche», des technologues prépareront ensuite les tissus humains en vue de l’entreposage.

Les produits greffables seront conservés (congélation ou cryoconservation) jusqu’à ce qu’ils soient transplantés, pour un maximum de cinq ans. «Mais on ne se rend jamais jusque-là, la demande est forte», de signifier Hugo Fournier alors que, l’an dernier, Héma-Québec a distribué près de 4000 produits aux hôpitaux du Québec et du Canada. Avant d’autoriser la distribution, on attendra par contre les résultats des tests pour s’assurer une fois encore de la conformité des greffons.

Une expertise en constant développement

Les tissus osseux pourront servir à la chirurgie sportive, les tissus cutanés, aux grands brûlés, et les cornées redonneront la vue à ceux qui l’ont perdue. D’hier à aujourd’hui, la greffe de tissus a connu de grandes avancées.

Si bien, même, qu’en juillet prochain, Héma-Québec distribuera pour la première fois des aortes abdominales, à la demande d’un chirurgien. Suivant sa mission de répondre aux besoins qui lui sont exprimés, l’organisme continue ainsi de développer son expertise.

Capsule témoignage

Patrick Beaupré a été blessé aux yeux. À 19 ans, il serait aveugle si ce n’était de la générosité de l’une des 734 personnes décédées l’an dernier qui ont consenti au don de tissus humains. Il y a quatre ans, Patrick aurait attendu cinq ans avant de recevoir une greffe de cornée. Aujourd’hui, le délai est de trois à six mois grâce aux efforts des experts et à une population de plus en plus sensibilisée à la cause.

Pour plus d’info sur le consentement: signezdon.gouv.qc.ca.

Membre du Groupe Québec Hebdo

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