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Remonter la pente jusqu’au Kilimandjaro

SANTÉ. En août, un groupe de 22 marcheurs, dont 9 militaires et ex-militaires atteints du syndrome de stress post-traumatique, grimperont le Kilimandjaro. D’ici là, ils se donnent rendez-vous chaque semaine pour des activités communes. Pour ces 9 personnes dont la maladie les pousse à l’isolement, «la montagne, c’est donc juste un prétexte. Se rendre à la montagne, c’est ça, le défi», de dire l’un d’entre eux, Éric Roy.

L’ex-militaire de Lebourgneuf parle en connaissance de cause. En 1992, il est revenu mal en point de sa mission en Yougoslavie au sein des Forces armées canadiennes. Cauchemars, dépressions, insomnie, colère, tout cela menant à l’isolement… Autant de symptômes pour lesquels le diagnostic ne tombera qu’en 2005, faute de vouloir l’avouer avant: syndrome de stress post-traumatique.

«Je ne suis pas le surhomme que je croyais être», a dû admettre Éric Roy. Mais aujourd’hui, il n’a pas de mal à le reconnaître: il a des «réactions normales à des situations anormales» qu’il a vécues. Des réactions avec lesquelles il a appris à composer, faute de mieux. Le syndrome de stress post-traumatique, on n’en guérit pas, mais on peut apprendre à le contrôler, en partie avec la médication.

Cause cherche projet

Et en partie, aussi, en adoptant un nouveau mode de vie pour briser la solitude. Cela, c’est ce qu’a expérimenté Éric Roy en 2013 alors qu’il faisait partie de l’expédition de Gilles Kègle au Kilimandjaro. D’abord en retrait des autres, il s’est progressivement intégré au groupe. À son retour, il réalise tout le travail accompli sur lui-même. La montagne qu’il vient de gravir, c’est celle de la confiance en soi et en les autres.

Cette clé vers un bien-être à reconquérir, il veut en faire bénéficier ses frères d’armes. Quatre nouveaux suicides dans l’armée convainquent Éric Roy de l’urgence d’agir, encouragé par son entourage. À sa cause manque toutefois un projet rassembleur. Le hasard fait bien les choses: Chantale DuBreuil a, elle, un projet sans cause.

Tous pour un Kili

La résidente de Val-Bélair est elle-même conjointe de militaire. Pour celui qui compte six missions en plus de 30 ans de service au sein des Forces armées, elle se dira «heureuse qu’il soit revenu sans diagnostic». N’empêche, le stress post-traumatique, Chantale DuBreuil le connaît pour travailler auprès des familles des militaires; celles-là souffrent aussi de partager la détresse de ceux-ci.

Déjà sensible à la cause, donc, elle n’a pas hésité à l’embrasser aux côtés d’Éric Roy. Ainsi allait donc naître, en août dernier, l’organisme à but non lucratif Tous pour un Kili, chapeauté par le programme Sortir de l’isolement.

Pour plus d’info ou pour faire un don: www.touspourunkili.net

À LIRE AUSSI: Sortir de l’isolement: un programme plein d’avenir 

Québec Hebdo

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