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Comportements violents envers les profs: Encore du travail à faire, dit le syndicat régional

ÉDUCATION. L’Enquête nationale sur la violence à l’école dévoilée mardi à Québec a le mérite de mettre en lumière qu’il n’y a pas eu de changement au niveau des comportements violents subis par le personnel, réagit le Syndicat de l’enseignement de la région de Québec.

Climat scolaire, nombre de comportement violents ou à risque, nombre de comportements d’agression: toutes les variables se sont généralement améliorées entre 2013 et 2015, révèlent les chercheurs. (Photo Deposit)

«Sur certains aspects, on est capable d’admettre que certains pourcentages ont diminué et c’est parfait», commente le président du syndicat, Denis Simard. En revanche, les chercheurs affiliés à la Chaire de recherche sur la sécurité et la violence en milieu éducatif de l’Université Laval révèlent qu’il n’y a pas eu de changement au chapitre des comportements d’agression subis par le personnel des écoles secondaires et primaires de la province, et «c’est ce bout-là qu’on dénonce», réagit M. Simard.

«On ne tient pas de statistiques sur la violence, mais on sait que, depuis quelques années, on est de plus de plus interpellé», soutient-il. «Les élèves [qui présentent des comportements violents] sont de plus en plus jeunes et la classe régulière est visée beaucoup».

Cas complexes

Bien qu’elle ne saurait dire si les cas sont plus nombreux, la psychologue à la Commission scolaire de la Capitale, Nathalie Turmel, affirme sans hésitation qu’ils sont plus complexes qu’avant. Les comportements sont ainsi souvent doublés de troubles d’anxiété et d’attachement, décrit-elle.

L’application en 2012 du projet de loi 56 pour prévenir et combattre l’intimidation et la violence à l’école a néanmoins donné, selon elle, des outils au personnel pour «parler de la violence avec les vrais termes». Les enseignants sont ainsi plus aptes à faire la différence entre un conflit, de la colère et de l’agressivité, illustre-t-elle, en concluant que «le fait de mieux connaitre la violence fait en sorte qu’il y ait plus d’interventions mises en place».

Contention

Or, le statu quo statistique en rapport avec la violence faite aux profs demeure le principal défi, conclut Denis Simard: «c’est là-dessus qu’il faut travailler».

À l’heure où la Commission scolaire des Premières-Seigneuries parle d’offrir à ses enseignants un cadre de référence portant entre autres sur les mesures de contention, le président du syndicat de l’enseignement de Québec souligne l’importance de clarifier les règles. «Les enseignants nous interpellent beaucoup, ils ont des inquiétudes. Ils se disent : “Si je ne retiens pas un élève, est-ce qu’on peut me le reprocher? Et si je le retiens, et qu’il a un bleu, est-ce qu’on peut aussi me le reprocher?”», illustre-t-il.

Jusqu’à nouvel ordre, conclut M. Simard, «nous on dit: “Si vous avez à faire un maintien, vous interpellez quelqu’un et vous vous assurez de pas être seuls”».

Québec Hebdo

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