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La double vie de Ludovic Emond

À Toronto, Ludovic Emond signe des autographes quand il prend part à des tournois réunissant des adeptes du jeu vidéo Counter-Strike: Global Offensive. Chez lui, à Québec, il est un étudiant en sciences humaines au Cégep Limoilou. Le natif de Shannon admet que le retour à la réalité est parfois difficile.

Ludovic Emond est davantage connu à l’extérieur du Québec qu’à la maison!

Photo TC Media – Charles Lalande

Son équipe et lui ont fait bonne figure dans la Ville Reine, terminant aux troisième et quatrième rangs dans les deux tableaux de compétition. Les cinq messieurs se sont partagé la cagnotte de 6000$.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le tournoi se déroulait dans une arène devant des centaines de personnes. «C’était la quatrième fois que j’avais la chance de jouer devant une foule. Au début, j’étais très surpris et nerveux, mais maintenant, ça ne me dérange plus du tout», dit-il d’un calme olympien.

Toutefois, il souhaite que cela soit davantage encadré au Québec, endroit le monde du sport électronique est peu développé. M. Emond considère que des investisseurs privés doivent donner un coup de main pour aider au développement de l’industrie, comme l’a fait Georges St-Pierre, combattant en arts martiaux mixtes reconnu à l’échelle mondiale.

«Idéalement, cela pourrait être pris en charge par le gouvernement, mais…, laisse-t-il entendre, sachant que l’espoir provient davantage du privé que du public. L’ajout du sport électronique aux Jeux olympiques de 2020 serait un énorme pas dans la bonne direction.»

Le résident de Shannon rappelle qu’il fait partie «du 1% des gens qui a la chance de gagner de l’argent en jouant à l’ordinateur». Malgré cela, la part du gâteau est plutôt inéquitable entre l’élite et la relève.

«Je suis loin de me plaindre, bien au contraire. Je ne fais pas ça pour l’argent, mais bien parce que je suis un passionné», tient-il à rappeler.

Le parcours d’un gamer

À 5 ans, Ludovic Emond s’initie aux jeux vidéo. Ce passe-temps est rapidement devenu une passion. Puis, à 16 ans, il entre dans l’univers un peu plus compétitif. Il y consacre une cinquantaine d’heures par semaine.

«Quand tu joins une équipe de compétition, ça devient un peu plus structuré. Nous avions des pratiques avant de disputer des tournois en ligne ou à Montréal.»

Idéalement, il aimerait en faire un gagne-pain, mais seulement une poignée de gens à l’échelle mondiale y parvient. Conscient de cela, il ne s’éloigne pas des bancs d’école. Il complète actuellement son parcours collégial.

Les jeux vidéo… ou la psychologie!

Il prévoit faire son entrée à l’Université Laval au baccalauréat en psychologie au mois de septembre prochain. Ultimement, il aimerait enseigner la psychologie au Cégep ou être psychologue.

«Les gens s’attendent à ce que je me dirige vers le domaine de l’informatique. Par contre, travailler et jouer à l’ordinateur, c’est totalement différent», explique-t-il. 

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