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Le lac Beauport étouffe

Une vue aérienne du bassin versant du lac Beauport. (Photo gracieuseté) Photo:

ENVIRONNEMENT. L’eau du lac Beauport manque d’oxygène. C’est le constat fait par Agiro (anciennement l’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord) qui souligne que l’apport de nutriments et l’absence d’un réseau d’égout du côté nord du lac sont pointés du doigt.

Toutefois, la situation s’améliore, assure Sonja Behmel, coordonnatrice scientifique chez Agiro et de Watershed Monitoring, et responsable de cette étude. «Un lac c’est un réacteur biologique. À un moment donné, il n’est plus capable de faire son travail, car on lui apporte trop d’éléments comme les sels de déglaçage et les abat- poussière.»

«Les fosses septiques réduisent la contamination fécale, pour des raisons de santé publique, mais elles n’ont pas été conçues pour traiter le phosphore et l’azote.»
-Sonja Behmel

L’étude menée en 2018 montre que les herbiers aquatiques sont essentiels à la santé d’un lac, car ils capturent les nutriments essentiels à leur croissance en se nourrissant du phosphore et de l’azote tout en réduisant l’érosion des rives. Par contre, une prolifération rapide indique un apport excessif de nutriments dans l’écosystème. Leur présence sur le lac est passée de 16% en 2013 à 23% en 2018, soit 58% de la surface colonisable. La croissance d’algues et de plantes sous-marines diminue le taux d’oxygène dans l’eau.

L’indice de qualité des bandes riveraines, qui filtrent les polluants et les nutriments et freinent le ruissellement des sols vers le lac, s’est amélioré, souligne Mme Behmel. Ainsi, le pourcentage des bandes riveraines classées comme très faibles ou faibles représentait 35% en 2013 et 16% en 2018.

Solutions

Sonja Behmel se veut rassurante. La qualité de l’eau du lac s’améliore. «Une façon d’y arriver plus rapidement est de raccorder les fosses septiques à un réseau d’égout. Tous les lacs ont réussi à se régénérer par la gestion des eaux usées.»

Le maire, Michel Beaulieu, précise que tout est fait pour minimiser l’apport de nutriment dans le lac. «Nous vérifions systématiquement les installations septiques des riverains qui ne disposent pas d’un réseau d’égouts.» Une étude réalisée en 2013 indiquait qu’amener une telle conduite jusqu’à la Montée du golf coûtait 40M$.

Par contre, souligne Mme Behmel, la construction d’un tel réseau peut avoir un effet pervers. «Certaines municipalités profitent de cette occasion pour densifier la population riveraine. Oui, on continue à gérer les eaux usées, mais il y a d’autres éléments qui s’ajoutent tels des contaminants, la destruction du boisé, l’usage de pesticides, d’engrais et d’herbicides. Tous les efforts qu’on a mis sont annulés par la densification.»

Le maire précise que trois bassins de sédimentation sont en cours de réalisation. «Un comité d’actions s’assure que les mesures d’interdiction d’utiliser des engrais dans le bassin versant et éviter l’usage des sels de déglaçage autour du lac sont respectées.»

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