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La Fabrique atypique: construire sa réussite

PERSÉVÉRANCE. Oubliez papier et crayon, c’est plutôt marteau et scie sauteuse qui constituait la trousse des élèves participants au programme La Fabrique Atypique, une initiative qui vise à promouvoir la persévérance scolaire et à faire découvrir de nouveaux horizons.

Les sept participants de la Fabrique Atypique: Francheska Ennis-Têtu, Jason Auger, Derek Desjardins, Alexandre Grenier-Vinetti, Dave Bolduc, Mélika Ferland et Alexandre-Vincent Miron-Simard.

(Photo gracieuseté – Véronique Pagé)

L’idée originale vient de Sébastien Sylvain, un charpentier-menuisier de Saint-Ferréol-les-Neiges. Il raconte avoir vécu une histoire similaire à celle de ses élèves. «Disons que ce n’était pas la grande histoire d’amour entre l’école et moi, lance-t-il sur un ton moqueur. Sauf que je me suis rendu compte que j’apprenais vite quand ça me tentait d’apprendre.»

Hugo Paré et l’instigateur du projet, Sébastien Sylvain, lors du 5 à 7 de clôture du projet.

(Photo gracieuseté – Véronique Pagé)

«J’aurais aimé ça avoir un projet comme ça quand j’étais jeune, poursuit-il. Peut-être que si j’avais connu le métier de charpentier-menuisier avant, je n’aurais pas perdu mon temps à faire des jobines et je serais resté plus longtemps à l’école.» L’idée lui trottait dans la tête de démarrer un programme où des jeunes viendraient découvrir avec lui le métier de charpentier-menuisier.

C’est finalement son ami Christian Lajeunesse, qui participe depuis cinq ans à un projet similaire en mécanique avec Tuning – Moteur de persévérance, qui lui a donné la poussée nécessaire pour se lancer. «Christian m’a dit : « Ça prend des gens comme toi pis moi pour le faire »», raconte Sébastien Sylvain. Après un an de préparation de son côté, il est entré en contact avec Gabrielle Morin du Carrefour Jeunesse Emploi (CJE) de la Côte-de-Beaupré avec qui le projet allait se concrétiser.

Au boulot!

Pour La Fabrique Atypique, le CJE est allé recruter parmi des élèves de deuxième secondaire qui avaient doublé leur année, et d’autres du programme Pivot. Avec son ami Éric Martel Bahoéli, boxeur professionnel et parrain de l’initiative, Sébastien Sylvain est allé présenter son projet, alors que son collègue leur a parlé de l’importance de bien choisir ses amis au secondaire. Au final, sept jeunes ont été recrutés pour participer au programme de Sébastien Sylvain et son partenaire Hugo Paré où ils allaient construire et mettre en vente trois cabanons pendant 17 semaines, agrémentées d’atelier de formation.

Le parrain du projet, Éric Martel Bahoéli, a reçu un petit kit d’outils pour enfants des mains de la participante Francheska Ennis-Têtu.

(Photo gracieuseté – Véronique Pagé)

La coordonnatrice de la Fabrique Atypique au CJE, Gabrielle Morin, voit plusieurs liens entre la matière apprise à l’école et le travail terrain. «Pour faire ce travail-là, tu as besoin de notion de mathématique, tu dois savoir déchiffrer un plan, tu dois lire…», énumère-t-elle. Mais plus que les notes, c’est aussi l’estime de soi que les jeunes développent en participant à des projets que celui de Sébastien Sylvain ou celui de Christian Lajeunesse. «Au début, on les sentait plus renfermés, commente Mme Morin. Ils se sont épanouis dans cette activité.»

L’expérience n’était pas seulement enrichissante pour les adolescents, elle l’était aussi pour les mentors. «C’est une expérience de vie qu’on ne peut pas vivre deux fois», croit-il. Sébastien Sylvain avoue, non sans émotion, que la fin du projet est venue le chercher. «On s’attache à ces jeunes-là.»

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