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J.P. Pageau, une histoire de famille

NOTRE-DAME-DES-LAURENTIDES. La fermeture de J.P. Pageau en décembre dernier semble bien marquer la fin d’une époque pour Notre-Dame-des-Laurentides. Figurant parmi les plus vieux commerces du quartier avec ses 70 ans bien comptés, son histoire s’écrit à même celle de la famille Pageau, depuis Joseph-Philéas qui cognait aux portes de la couronne nord de Québec tel un magasin général ambulant, jusqu’à sa fille Raymonde qui ouvrait les siennes à la même clientèle en quête de vêtements de travail.

Joseph-Philéas Pageau a été barbier et restaurateur avant de se faire colporteur, dans les années 1930. «Dans ce temps-là, tu essayais n’importe quoi; quand ça ne marchait pas, tu essayais autre chose!» s’amuse Marie, l’une de ses filles. Avec une quatrième année en poche, «il fallait être débrouillard» pour faire vivre sa famille.

À cheval d’abord, en voiture plus tard, Joseph-Philéas Pageau sillonne les routes de l’arrière-pays, de Notre-Dame-des-Laurentides à Stoneham, de Shannon à Sainte-Brigitte-de-Laval. Représentant de la compagnie Familex, il propose produits naturels, ménagers, culinaires, médicaux, cosmétiques…: de tout, bref, pour dépanner ces familles qui vivent éloignées. Aussi celui qu’on surnommera M. Familex est-il attendu: «C’était comme une fête quand il passait. Il se faisait inviter à manger», raconte Marie.

Certains jours, Joseph-Philéas se fait aussi vétérinaire d’urgence. «On pouvait l’appeler à 23h pour un cochon malade, et il allait administrer le traitement», poursuit sa fille. En ce temps-là, l’occasion donnait de l’ouvrage pour qui la saisissait au vol. Qu’importe si notre colporteur originaire de Stoneham ne parle pas un mot d’anglais quand il s’aventure dans la communauté anglophone de Valcartier; comme tout le reste, «il a fini par se débrouiller!»

Un pied à terre

Homme d’affaires en même temps qu’homme à tout faire, donc, Joseph-Philéas Pageau ouvre un magasin général en 1945 sur la rue de l’Église (aujourd’hui Jacques-Bédard), à Notre-Dame-des-Laurentides. Continuant d’agir comme vendeur itinérant, il laisse la gestion de J.P. Pageau à son épouse Cécile.

Au fil des années, le commerce en vient à se spécialiser en vêtements et chaussures de travail, articles que Joseph-Philéas ajoutera à sa trousse déjà bien garnie. Il traîne celle-ci jusqu’à son dernier souffle, en 1983, quand bien même «il était plus malheureux vers la fin, car les gens ouvraient de moins en moins la porte», se rappelle Marie.

J.P. Pageau survit à son premier propriétaire grâce à sa fille, Raymonde, qui reprend alors les rênes du magasin attenant la maison familiale. L’histoire allait se poursuivre…

La suite : Un commerce de quartier digne de ce nom

Québec Hebdo

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