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Virus Zika: un premier vaccin testé sur les humains

SANTÉ. Une première étude clinique sera menée à Québec dans les prochains mois afin de tester l’efficacité d’un vaccin contre le virus Zika. Le Centre de recherche en infectiologie (CRI) de l’Université Laval supervisera cette démarche, à laquelle collaborent également deux centres aux États-Unis.

«Il n’existe actuellement pas de traitement ni de vaccin contre l’infection par le virus Zika. Un premier vaccin en développement sera administré pour la première fois à des humains dans le cadre de cette étude clinique», a fait savoir Gertrude Bourdon, présidente-directrice générale du CHU de Québec-Université Laval, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue mardi.

Développé à Philadelphie il y a huit mois et à l’essai depuis, notamment sur des animaux, le vaccin a franchi toutes les étapes réglementaires pour passer à la phase de test sur les humains. Selon Gary Kobinger, directeur du CRI, le CHU et ses collègues de Miami et Philadelphie forment la première équipe au monde à obtenir l’autorisation de la Food and Drug Administration (Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) et de Santé Canada pour aller de l’avant avec leur traitement contre le Zika.

Étude et échéancier

Au total, ce sont quelque 40 personnes qui agiront à titre de cobayes, dont une dizaine à Québec. Le CRI est d’ailleurs dès maintenant à la recherche d’hommes et femmes en bonne santé, âgés de 18 à 65 ans, pour participer à cette étude clinique qui doit s’échelonner sur un peu plus d’un an. Pendant ce laps de temps, l’équipe de la Dre Sylvie Trottier observera la réponse immune des volontaires à qui aura été administré le vaccin.

À quand sa mise en circulation sur le marché, si cette première phase de test se révèle concluante? Dr Kobinger se refuse à spéculer sur un échéancier précis. «L’espoir, c’est qu’au début de 2017, on va avoir toute l’information en place […] pour soumettre le protocole pour une phase 2. Maintenant, avant que ça devienne commercial, il faut que ça monte en phase 3 et après, il faut que ce soit homologué. Donc, on parle d’encore plus de temps.»

Portrait de la situation

Dans l’intervalle, le virus Zika, qui se contracte par piqûres de moustiques et peut se transmettre par relations sexuelles, continue de faire des siennes. À ce jour, on recense 54 pays où des cas locaux d’infection ont été signalés. Après l’Afrique et l’Asie, certaines régions de l’Océanie, des Antilles, d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale rapportent d’importantes éclosions depuis 2013.

Au Canada, en date du 14 juillet 2016, le nombre de cas s’élevait à 150, dont 149 étaient liés à des voyages effectués dans un pays aux prises avec la maladie. Aux États-Unis, on parle de 1130 cas, dont 320 sont des femmes enceintes. Alors que les symptômes d’une infection au Zika sont en général bénins et temporaires (2 à 7 jours), les femmes enceintes qui contractent le virus s’exposent à des risques de fausses couches ou de microcéphalie (nouveau-nés avec une tête anormalement petite).

Pour participer à l’étude clinique: 418 654-2796.

Québec Hebdo

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