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Le meilleur ami de l’homme, pour vrai

SANTÉ. À 10 ans, la moitié de la vie de Lou est marquée par le rejet. Victime d’intimidation, il ne veut plus aller à l’école. Objet des regards et sujet aux remarques déplacées, il évite les lieux publics. Les nuits d’anxiété succèdent aux journées d’angoisse. Et puis il y a quelques mois est arrivée Luffa. Une amie à quatre pattes qui, attribuée par Mira, libère Lou de la solitude de l’autisme.

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Autour de la table à manger, à Beauport, Lou agit comme un garçon de 10 ans. Timide devant les inconnus, légèrement exubérant dans son comportement, il cherche l’approbation de sa mère dans ses réponses et rit avec ses deux grandes sœurs et son beau-père. Quand il s’empare de son Cube Rubik, les mains qui s’activent savamment jusqu’à la résolution rapide du casse-tête géométrique, on perçoit alors un premier signe, tangible, de différence.

Mais comme le dit sa mère, «sa différence est invisible. Et ça, je pense que c’est pire», lance Marie-Josée Tremblay. Inattendus, ses comportements sont dès lors jugés comme bizarres quand sa différence en vient à se manifester. Lou sait qu’il est différent, mais cela ne le dérange pas… tant qu’on ne se moque pas de lui, avoue-t-il tout bas.

Or les regards de travers et les mauvaises plaisanteries auront été, depuis son entrée à l’école, son lot quotidien. «On n’en voyait plus le bout», dira Marie-Josée Tremblay à propos de la détresse de son fils. Rien pour aider son niveau d’anxiété, qui se traduisait chaque nuit par des difficultés à trouver le sommeil, entrecoupé par plusieurs épisodes de réveil qui l’amenaient dans le lit de ses parents.

Une thérapeute 24h sur 24

Si la mère parle maintenant au passé, c’est que l’arrivée de Luffa en mars dernier, après deux ans d’attente, aura changé la donne. Dressée par Mira spécifiquement pour répondre aux besoins des personnes aux prises avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA), la chienne fait des miracles sur le plan thérapeutique.

«Je ne suis jamais tout seul maintenant», se réjouit son jeune maître. En Luffa, Lou trouve une parfaite amie qui ne le juge pas ni ne l’intimide, qui l’écoute sans réserve et qui l’accompagne partout, jusqu’à l’école – une nouvelle école, celle de l’Oasis à Charlesbourg, qu’il fréquente depuis septembre (voir autre article). Pour jouer comme pour dormir, elle est fidèle au poste. «Maintenant, il ne se réveille plus, il reste dans sa chambre», remarque avec soulagement Marie-Josée Tremblay.

Sa crainte des lieux publics, où un geste inusité s’attirait des jugements, se fait aussi moins vive avec Luffa à ses côtés. La présence de la chienne révèle sa différence au grand jour, amenant ainsi les curieux à poser des questions plutôt qu’à le dévisager. «Ça permet de briser la glace», confirme celle qui voit maintenant son fils tout fier de sortir de la maison la laisse à la main.

Poussant à l’isolement jusqu’à tout récemment, la différence de Lou est donc aujourd’hui source de valorisation. Ce soir-là, autour de la table à manger, à Beauport, c’est lui, la vedette.

Mira et le trouble du spectre de l’autisme (TSA)

2003: Lancement d’un chantier d’études pour mesurer l’impact du chien d’assistance sur le développement de l’enfant présentant un TSA

2010: Inauguration du programme pour les enfants de 5 à 10 ans, puis pour les 25 ans et moins

Races: Labrador, Bouvier Bernois, Labernois ou St-Pierre, reconnues pour leur grande tolérance à la manipulation et leur absence d’agressivité

Dressage: trois à quatre mois

Québec Hebdo

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