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Les rois de la montagne

Les skieurs ont pu dévaler des pentes du Mont-Sainte-Anne la semaine dernière grâce au travail d’enneigement réalisé par l’équipe de la station. Une opération nécessitant beaucoup de ressources menée par des amoureux du ski et de la montagne. Incursion dans le monde de l’or blanc.

Guillaume Cloutier et Alain Marchand, respectivement Professionnel et Gestionnaire à l’enneigement et à l’entretien des pistes, dirigent une équipe d’une trentaine de pisteurs et d’une douzaine de conducteurs de surfaceuses, certains comptant plus de 30 ans d’expérience. M. Cloutier indique qu’un élément important de son travail consiste à cibler les moments pour faire de la neige, raison pour laquelle il consulte régulièrement les prévisions météo. L’enneigement artificiel débute à partir de -5 degrés. Comme il fait plus froid sur le versant nord, les premières pistes recouvertes de neige y sont situées.

Avec 133 hectares à couvrir, le défi est grand au Mont-Sainte-Anne et le dispositif est impressionnant: 125 canons mobiles, 160 tours fixes, 4 canons-ventilateurs, 85 km de tuyau d’air et d’eau, 591 bornes pour installer des canons, en plus des 7 pompes qui tirent de l’eau de la rivière Sainte-Anne et des 5 autres qui en tirent dans le milieu de la montagne. Lorsque les conditions sont réunies pour fonctionner à plein rendement, ces pompes peuvent tirer jusqu’à 3 500 galons d’eau à la minute.

«La période la plus importante est vraiment le début. Il nous reste en janvier environ deux semaines de travail pour ajouter de la neige à certains endroits. Habituellement, on termine pendant ce mois», souligne M. Cloutier. Le gros du travail des pisteurs est de s’assurer que les canons fonctionnent convenablement pour s’assurer de ne pas avoir perdu le contrôle.

Défis

La topographie de la montagne constitue un des principaux défis des pisteurs, particulièrement sur les pistes de niveau expert, qui ont un dénivelé important. Tellement important que les surfaceuses qui y travaillent doivent être attachées par un treuil au sommet de la montagne afin de les empêcher de se retrouver en bas des pentes. «C’est très physique parce que c’est difficile d’accès, il faut parfois y aller à pied», indique M. Cloutier.

Le froid, accentué par l’humidité des canons à neige, ne rend pas la tâche plus facile. L’étendue de la montagne nécessite l’utilisation de machinerie spécialisée, dont une nouvelle dameuse dernier cri, le «Beast», qui ratisse 22 pieds de large et permet d’augmenter le rendement et la force de poussée de 40%.

«Ma montagne»

Des horaires qui changent selon la température, le travail de nuit, dans le froid: qu’est-ce qui motive ces deux gestionnaires? L’amour du ski et de la montagne. «En tant que skieurs, c’est satisfaisant de livrer de bonnes conditions de ski. […] Je suis toujours, toujours dans la montagne», affirme M. Marchand, qui peut cumuler jusqu’à 100 jours de ski par année.

«C’est ma montagne. […] Je viens de la Côte-de-Beaupré et ça fait partie de mes racines, soutient M. Cloutier. Je m’accumule du temps à mon autre emploi pour pouvoir venir travailler au Mont-Sainte-Anne. Ma blonde en est ben jalouse!»

L’Autre Voix, membre du Groupe Québec Hebdo

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