Soutenez

Nouveau pont à l’Île d’Orléans: une priorité dénoncée par un conseiller municipal de Saguenay

PONT. Un conseiller municipal de Saguenay, Marc Pettersen, dénonce la priorité qui est donnée par le gouvernement du Québec à la construction d’un nouveau pont à l’Île d’Orléans, estimant plus urgent qu’un deuxième pont soit bâti sur la rivière Saguenay pour faire le lien entre la Rive-Sud et la Rive-Nord de Chicoutimi.

«Je ne suis pas contre le principe d’un nouveau pont à l’Île d’Orléans. Je suis conscient des problèmes qui pourraient survenir en cas de fermeture, car on l’a vécu. Ce que je questionne, c’est en fait le niveau de priorité de notre gouvernement», indique-t-il à L’Autre Voix. Il fait remarquer que près de 55 000 personnes vivent sur la Rive-Nord de le rivière Saguenay, comparativement à environ 7000 pour l’Île d’Orléans. «Ici, au niveau de la sécurité civile, on vit le pire des scénarios, car en cas de catastrophe comme cela est arrivé à l’hiver 2013 [un incendie dans un pilier du pont Dubuc avait forcé sa fermeture pendant environ trois semaines], le lien vital entre la Rive-Sud du Saguenay est le seul qu’on a», fait-il valoir.

Il souligne également qu’avec la construction de l’autoroute dans le parc des Laurentides, une grande partie du trafic industriel allant sur la Côte-Nord a augmenté et qu’une partie de ce trafic lourd, qui transporte parfois des produits dangereux, emprunte la trame urbaine de Chicoutimi pour rallier la Rive-Nord. «En cas de déversement de produits toxiques, il pourrait y avoir des dizaines de morts», estime-t-il.

Contexte politique

Le conseiller de Chicoutimi-Nord juge que le contexte politique dans sa région n’aide pas la cause. «Ici, on vit en plus un problème politique qui freine toute les initiatives. En effet, on élit dans les comtés Chicoutimi et Jonquière, et ce depuis 43 ans, presque exclusivement des péquistes. Le résultat, c’est qu’ils sont tellement convaincus d’être réélus d’élection en élection que l’argent du développement est investi dans des régions où ils peuvent faire des gains. Par exemple, dans la région de Québec, il y a toujours des enjeux politiques majeurs entre le PQ, les libéraux et la CAQ. Alors pour séduire l’électorat, on surdéveloppe la région de Québec au détriment des régions et de cela, on est royalement tanné», affirme celui qui compte se présenter pancarte à la main cet été au pont de l’Île d’Orléans pour dénoncer la priorité donnée à la construction d’un nouveau lien au coût estimé de 400M$.

Selon lui, les régions devraient recevoir un financement représentatif par rapport au bassin de population, ce qui n’est pas le cas, croit-il. «Visiblement, la région et les autres régions périphériques se voient vampiriser les budgets de l’État pour engraisser les régions centrales à nos dépends et cela, je ne l’accepte pas. […]Nous, au Saguenay, on vit avec une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes et on n’est surtout pas à l’abri d’un accident majeur, comme un déversement de produits toxiques, entre autres, alors qu’à l’Île d’Orléans, ce n’est pas du tout le cas», mentionne M. Pettersen.

Le préfet peu dérangé

Le préfet de la MRC de l’Île d’Orléans, Jean-Pierre Turcotte, ne semble pas déranger outre mesure par la sortie du conseiller municipal de Saguenay. «Il peut venir avec sa pancarte cet été, ça ne me dérange pas du tout», lance M. Turcotte d’un ton amusé. Il fait remarquer que Chicoutimi dispose d’un autre lien en plus du pont Dubuc. «Ils ont un autre pont, ils peuvent faire le tour. Nous, si on n’a pas de pont, il faut traverser à la nage», affirme en riant le préfet, avant d’ajouter que ce lien est d’une importance capitale pour le tourisme et l’agriculture, les deux moteurs économiques de l’île. À noter toutefois que cet autre lien se situe à Jonquière, ce qui représente un détour d’ une demi-heure à une heure, dépendamment où les automobilistes veulent se rendre dans la région.

Le conseil des ministres devrait choisir ce printemps l’option choisie pour remplacer le pont actuel, qui date de 1935.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.