Soutenez

Une sablière soulève la grogne des citoyens de Saint-Joachim

La sablière se trouve à environ 300 mètres des maisons de la rue des Pins. Photo Métro média - Vincent Desbiens Photo:

ENVIRONNEMENT. Plusieurs citoyens de la rue des Pins de la municipalité de Saint-Joachim-de-Montmorency se sont plaints d’une accumulation de poussière sur leur terrain. Les particules sablonneuses émanent de la sablière des Entreprises L.T. Ltée qui se trouve à environ 300 mètres du secteur résidentiel.

«Cela fait plusieurs années que ça dure, mais depuis l’an dernier, c’est vraiment problématique», affirme l’un des résidents de l’endroit, Marcel-Grégoire Tremblay.

En marchant quelques minutes sur son terrain, on constate rapidement qu’une quantité anormale de sable y aboutit. Chaque pas soulève un petit nuage de poussière. Toute escapade dans le boisé adjacent à la maison se termine nécessairement avec une bonne quantité de sable fin dans les chaussettes, une situation inusitée dans un endroit où se côtoient les conifères et les feuillus.

«Mes gouttières sont remplies de sable, ça veut dire qu’il y en a non seulement au sol, mais également dans l’air et ce n’est clairement pas bon pour le système respiratoire, déplore-t-il. Parfois, par grand vent, c’est carrément des nuages de sables qui déferlent sur nos maisons.»

Inaction

Plusieurs voisins de M. Tremblay ont porté le problème à l’attention de la Ville de Saint-Joachim, qui n’a jamais donné suite à leurs doléances. De plus, malgré plusieurs tentatives, les autorités municipales n’ont jamais donné suite aux demandes d’entrevues de L’Autre Voix.

De son côté, le président des Entreprises L.T. Ltée, Pierre Lagacé, dit avoir appris l’existence du problème lorsqu’il a été contacté par le journal. «J’ai été le premier surpris, ce n’est jamais venu à mes oreilles avant que vous ne m’en parliez […] c’est certain qu’on aurait fait quelque chose pour régler le problème», affirme-t-il.

Lagacé confirme qu’il avait déjà eu à composer avec un cas similaire il y a quelques années, quand l’administration municipale lui a dit que ses camions produisaient trop de poussière en sortant de la sablière pour rejoindre la route 138. «Nous avons asphalté jusqu’au garage, on a même élargi l’accotement pour permettre aux camions de prendre de la vitesse sans réduire la visibilité des autres automobilistes», se souvient-il.

 

On compte environ deux centimètres d’épaisseur de sable compacté dans les gouttières de la maison de Marcel-Grégoire Tremblay.
Photo Métro média – Vincent Desbiens

 

Explosion des plaintes

Le vent est bien évidemment une variable incontrôlable qui a son rôle à jouer dans le déplacement des particules poussiéreuses. C’est toutefois une erreur bien humaine qui a alimenté la colère des citoyens de la rue des Pins et du secteur du Faubourg olympique de Saint-Ferréol-les-Neiges dans le dernier mois.

Les résidents de ces deux secteurs, qui se situent à moins d’un kilomètre du terrain des Entreprises L.T., ont eu la frousse par un bel après-midi, quand la terre s’est mise à trembler autour d’eux en raison d’un sautage d’explosifs dans la carrière adjacente à la sablière. «On a entendu un gros bruit sourd, les verres se sont mis à cogner dans les armoires, ça résonnait dans les tuyaux, c’est certain que plusieurs ont fait le saut», relate Marcel Tremblay.

La mairesse de Saint-Ferréol-les-Neiges, Parise Cormier, a reçu plusieurs plaintes liées aux vibrations et au bruit provoqués par l’explosion du roc dans la forêt au sud du village, près de la rivière Sainte-Anne. «Plusieurs personnes sont sorties de leur domicile en pensant que c’était un tremblement de terre. J’ai donné comme mandat à quelqu’un de la municipalité d’en parler avec le ministère de l’Environnement, pour s’assurer que les normes sont bien respectées et que les bonnes mesures soient prises pour faire ce genre de dynamitage», confirme-t-elle.

D’après une modification apportée au règlement sur les carrières et sablières du ministère de l’Environnement du Québec en 2019, l’entreprise doit «mettre en œuvre les bonnes pratiques de sautage comportant un programme de communication avec les citoyens et les municipalités […]». Ni les résidents de la rue des Pins, ni Mme Cormier n’avaient été mis au courant dans ce cas-ci.

«C’est mon erreur, c’était le premier sautage de l’année et j’ai complètement oublié de communiquer avec les personnes concernées, avoue Pierre Lagacé. Je tiens à m’excuser à tous ceux que ça a touché, on est à notre affaire, on installe des sismographes et on s’assure de respecter les normes de bruit imposées par le gouvernement.» Il se dit prêt à collaborer pour trouver une solution aux problèmes d’accumulation de poussière et il invite les citoyens à le joindre directement si une situation du genre se présente à nouveau.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.