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Université: où s’inscrivent les hommes et les femmes?

ÉDUCATION. Bien que l’Université Laval accueille chaque année plusieurs dizaines de milliers d’étudiants entre ses murs, la représentation entre les hommes et les femmes dans les classes des facultés au premier cycle varie énormément d’un programme à l’autre. Portrait de la situation.

L’Université Laval compte une plus grande proportion de femmes que d’hommes dans ses inscriptions pour le premier cycle. En 2015, 57,8% des 33 537 inscriptions étaient des femmes. La situation s’apparente au portrait global de la province, alors que depuis le tournant des années 2000, les femmes sont proportionnellement plus nombreuses à avoir fréquenté l’université que les hommes, selon l’Institut de la statistique du Québec.

Cliquez ici pour voir les statistiques dans l’ensemble des facultés de l’université.

La situation se nuance une fois qu’on ouvre les portes des facultés. Là, les proportions fluctuent d’un programme à l’autre. À la faculté de sciences et génie de l’Université Laval, on accueille une large proportion d’hommes dans les classes, avec seulement le quart des inscriptions qui sont des femmes depuis 2012. La faculté de philosophie est bonne deuxième avec un peu plus du tiers des inscriptions qui sont des femmes depuis 2013.

À l’inverse, la faculté des sciences infirmières remporte la première place des facultés qui accueillent la plus grande proportion de femmes au premier cycle. De 2012 à 2015, les femmes représentent entre 87,1% et 88,9% des inscriptions de la faculté et de 87% à 91% du taux de diplomation. La faculté des sciences de l’éducation suit au deuxième rang, avec un homme pour trois femmes qui s’inscrivent dans la faculté.

L’influence de la vie professionnelle

La professeure au département de management de l’Université Laval, Hélène Lee-Gosselin, voit dans le choix de programmes des étudiants un choix de carrière professionnelle. «Quand les jeunes choisissent les domaines qui les intéressent, ils choisissent à partir de ce qu’ils connaissent autour d’eux, estime-t-elle. Ça peut être des personnes déjà à l’emploi, des messages que leur milieu leur transmet sur ce qui mérite d’être fait.» L’histoire d’une profession, mais également l’image qu’on leur en envoie, influence les étudiants dans leur choix de programme universitaire.

Selon la spécialiste, titulaire de la Chaire Claire-Bonenfant – Femmes, Savoirs et Sociétés, les organisations qui comporteraient une plus grande variété de réalités et de points de vue différents, comme avec plusieurs hommes et femmes de milieux différents, auraient tendance à mieux évaluer l’ensemble d’une problématique et de ses solutions avant de prendre une décision. «Avoir au sein d’un groupe des individus qui ont été socialisés différemment permet de prendre acte de nos angles morts», assure Mme Lee-Gosselin. La réalité est la même dans les facultés universitaires.

Et la parité?

Certaines facultés ont réussi à s’approcher considérablement de la parité entre les hommes et les femmes auprès de leurs étudiants. C’est le cas de la faculté des sciences de l’administration, suivi de près par la faculté de musique. De 2012 à 2015, les deux facultés se sont alternées le titre de la plus près du 50/50 au niveau des inscriptions. Celle de sciences de l’administration a quant à elle la meilleure parité en termes de diplomation sur la même période.

Pour l’étudiante en philosophie au premier cycle, Romane Marcotte, la parité n’est pas nécessaire pour les étudiants actuels, mais plutôt pour les futurs universitaires qui auront à faire leur choix de carrière. «Je ne voudrais pas qu’un homme ou une femme ne se sentent pas à sa place dans un programme en raison de la disproportion entre les deux sexes. Je voudrais qu’ils puissent choisir indépendamment de leur sexe», conclut celle qui occupe les fonctions de responsable des communications de son association étudiante.

Découvrez la situation au cœur même des facultés dans notre série de trois textes: Sciences infirmières: où sont les hommes?, Sciences de l’administration: la parité sur papier et Sciences et génie: une réflexion à avoir sur la place des femmes

Québec Hebdo

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