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L’initiative Ça marche Doc! combine la santé et l’aménagement urbain

SANTÉ. L’aménagement urbain et la santé sont étroitement liés: c’est ce à quoi veut sensibiliser la nouvelle initiative Ça marche Doc! où les marcheurs parcourent différents sentiers urbains de Québec et Lévis pour en apprendre davantage sur les liens entre ces deux réalités.

Il ne suffit pas de bouger pour être en santé, il faut également le faire dans un endroit où la qualité de l’air est saine, précise Dr Paul Poirier, cardiologue à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec – Université Laval et porte-parole de l’initiative. «On a plein de beaux lieux que les gens peuvent utiliser, mais les gens disent « on n’a pas de place pour marcher », déplore le Dr Poirier. Tu peux avoir deux affaires dans la vie, des excuses ou des résultats. Les gens ne se responsabilisent pas dans leur santé.»

Plusieurs maladies peuvent être causées ou aggravées par des choix d’aménagement urbain, selon le spécialiste, comme les maladies cardiovasculaires, les pathologies respiratoires, le diabète, l’hypertension, l’obésité, le cancer et les maladies mentales. «Il y a 300 décès attribuables à ça à Québec chaque année, affirme le porte-parole. Pour l’instant, ce n’est pas beaucoup, mais si on ne prend pas le taureau par les cornes, ça va être pire.»

Marcher pour se sensibiliser

Tous les samedis matin jusqu’à la fin mai 2017, les participants de Ça marche doc! marcheront en milieu urbain à Québec ou Lévis, et ce beau temps, mauvais temps. Un spécialiste de la santé présentera chaque semaine les liens causaux entre l’aménagement urbain et la santé de la population.

«Le but, c’est de diffuser cette connaissance-là au sein de la population, des élus, décideurs, pour qu’on puisse faire de bon choix en terme d’aménagement urbain», assure la conceptrice et coordonnatrice du projet, Johanne Elsener.

L’objectif de la Ville de Québec dans sa Vision de l’arbre 2015-2025 de faire passer l’indice canopée, l’étendue du couvert végétal formé par les arbres sur un territoire, de 32% à 35% n’est pas assez ambitieux, juge le Dr Poirier. «Si tu regardes par rapport à la vision de Toronto, ils vont nous manger dans cinq à dix ans», s’exclame-t-il, alors que la métropole canadienne vise une canopée de 40%.

Également président de Québec Arbres, Johanne Elsener propose de créer une trame verte de proximité dans la ville de Québec. «Il faut en faire un réseau qui passe à proximité des gens, pour ne pas qu’il y ait seulement des gens favorisés qui aient la chance de rester près d’un de ces segments, renchérit-elle. Il faut l’étendre à la grandeur de la ville.»

Favoriser les aménagements urbains plus verts permet de lutter contre le phénomène des îlots de chaleur et de renforcer la résilience des populations vulnérables face aux changements climatiques. «Pensez simplement à nos hôpitaux et leur stationnement, ce sont de vrais îlots de chaleur, illustre le spécialiste. Juste au niveau économique, en verdissant autour, tu peux sauver de l’argent sur ta climatisation, parce que tu n’auras pas à climatiser un air qui est quelques degrés de plus.»

Québec Hebdo

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