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Daniel Laferrière aux petits soins, à temps plein

PORTRAIT. Le travail de ce préposé aux bénéficiaires a été reconnu à l’échelle de la province. Dans une journée typique au Centre d’hébergement Champlain-des-Montagnes de Charlesbourg, Daniel Laferrière dit bonjour aux résidents, les prépare pour le repas et les reconduit ensuite à leur chambre. Toute la soirée, il répond à chacune des demandes. Comme tout préposé, «on fait ce qu’ils ne sont plus capables de faire», résume-t-il, doucement. Et il leur apporte aussi le sourire.

Daniel Laferrière a été le premier à recevoir le prix «Aux petits soins» récompensant le meilleur préposé du Québec. Plusieurs personnes auraient pu être nommées, notent ses collègues, mais ce petit plus, «c’est ce qu’il émane», témoigne Louise Bernatchez, chef d’unité de vie.

Pour la petite histoire, Daniel Laferrière n’a pas toujours été préposé aux bénéficiaires. «J’étais agent livreur». Jusqu’à l’âge de 53 ans, il distribuait des boissons gazeuses par les maisons. L’expérience lui prouve qu’il faut user de beaucoup de psychologie: «Ce sont des personnes seules, souvent, qui te font venir chez elles.»

Un premier déclic se fait quand son père tombe malade, puis la maladie de sa sœur vient sceller sa décision. «Je ne pensais pas que c’est ça que ça faisait, un préposé. C’est là que je me suis aperçu qu’ils prennent notre place, ce monde-là.» Quelques semaines après le décès de sa sœur, les étoiles s’alignent et il applique sur un poste qui lui permettra de compléter ses études.

Brin de jasette

Il y a beaucoup de travail à faire et à la fin d’une journée, «on est brulés», admet Daniel Laferrière. «Ils me disent tous: “Arrête de courir!”, mais c’est plus fort que moi!», commente-t-il, en riant. Le préposé dit faire le plein d’énergie dès qu’il entre au Champlain-des-Montagnes.

Pour lui, chaque moment est prétexte à la discussion – et il a la jasette facile! «Quand je suis avec eux autres, je n’arrête pas! Quand on va donner un bain, quand on les installe le soir, à la cuisine.»

Chaque personne et chaque maladie sont uniques, témoigne M. Laferrière. «Ce qui m’aide, c’est que je suis souriant tout le temps. Par exemple avec l’Alzheimer, les gens ne te connaissent pas, mais ils ont l’impression que tu fais partie de la famille».

Apporter une attention particulière aux détails est important pour lui. Il connaît les préférences de chacun, abonde Louise Bernatchez. Son passage dans les corridors de son unité suffit d’ailleurs à déclencher de nombreuses salutations.

Le prix qu’il a reçu en novembre dans le cadre d’un colloque à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, Daniel Laferrière dit le prendre «au nom de toute son équipe», une équipe «merveilleuse». Le préposé se surprend d’ailleurs de toute l’attention braquée sur lui et on le sent beaucoup plus à l’aise dans son milieu que sous les feux des projecteurs.

Pour Louise Bernatchez, la récompense est néanmoins à la hauteur de celui dont le prix du meilleur préposé aux bénéficiaires de l’année porte désormais le nom.

Québec Hebdo

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