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Intervention d’urgence à l’ancien couvent des Rédemptoristines

MÉFAIT. La Ville de Sainte-Anne-de-Beaupré n’a eu d’autres choix que d’entreprendre des travaux d’urgence pour sécuriser l’ancien couvent des Rédemptoristines squatté et vandalisé, faute de nouvelles du propriétaire, Yanik Guillemette.

Depuis ce printemps, la Ville de Sainte-Anne-de-Beaupré a remarqué la détérioration du couvent des Rédemptoristines, dont Guillemette Propriétés est le principal actionnaire. «Dès qu’on a pu prendre connaissance de tout ça, on a commencé à envoyer des avis pour l’entretien, mentionne le directeur général de la municipalité, Frédéric Drolet-Gervais. Il n’y a pas eu d’amélioration depuis le printemps.»

«De façon évidente, il y a des gens qui sont entrés là-dedans et ils ont fait du saccage, rapporte pour sa part l’inspecteur en bâtiment de Sainte-Anne-de-Beaupré, Frédéric Harvey. Il y a plein de choses de brisées, on voit que des jeunes sont probablement entrés là et se sont amusés.»

Une vidéo a d’ailleurs circulé sur Facebook au début du mois de mai montrant un groupe d’adolescents grimpant sur le toit de l’édifice. «On n’est pas insensible à ça, mentionne M. Drolet-Gervais. Il faut faire des démarches le plus rapidement possible pour essayer d’améliorer ça.» Se fiant à la réglementation municipale, la Ville a sommé le propriétaire d’entreprendre des travaux d’entretien pour sécuriser les lieux, sans quoi, elle allait devoir s’en charger aux frais du propriétaire.

Aucune nouvelle

Contacté par TC Media, Yanik Guillemette allègue ne pas avoir été mis au courant des travaux entrepris par la municipalité. «S’ils m’appellent puis qu’ils me le demandent, je vais le faire», assure l’entrepreneur. Pourtant, le rapport de l’huissier mandaté par la municipalité mentionne que le propriétaire a été averti le 14 juin dernier à son lieu de travail. «Ça faisait au moins un mois qu’on exigeait d’apporter des correctifs au bâtiment et de faire des travaux nécessaires, il n’a pas donné suite», rapporte pour sa part Frédéric Harvey.

«La loi sur les compétences municipales prévoit que la ville doit donner un délai de 48h [avant d’entreprendre les travaux], poursuit M. Harvey. Si le délai n’est pas respecté, la Ville peut effectuer les travaux. Les frais encourus par la ville peuvent être recouverts comme une taxe spéciale. Donc ça va tout être aux frais de M. Guillemette.»

La suite à la page suivante

 

Selon M. Guillemette, le vandalisme s’est intensifié depuis la publication d’un article de TC Media en février dernier. «Selon vous, ces dix dernières années, est-ce que les rédemptoristes ont déjà mis une seule clôture dans les dix dernières années? Il y a juste moi qui ai sorti de l’argent de mes poches pour mettre des clôtures là-bas. Les gens s’en allaient faire tomber les clôtures, les gens attaquaient deux fois plus pour essayer de défoncer dans le couvent.» L’inspecteur en bâtiment objecte que le terrain était auparavant clôturé du côté de la Côte Gravel.

Yanik Guillemette demande qu’on laisse le temps à ses associés et lui d’entamer les travaux à l’ancien couvent. «On l’a payé une piastre, on vient de l’acheter, rappelle-t-il. Donnez-nous le temps de le rénover, donnez-nous le temps de nous revirer de bord. On va prendre rendez-vous avec le maire Fortin pour regarder ce qu’il veut faire. On va injecter des millions pour le rénover, mais donnez-nous le temps de le faire.»

 

Les règlements municipaux de Sainte-Anne-de-Beaupré

2.20 Bâtiment inoccupé ou inachevé:

Tout bâtiment inachevé ou inoccupé, en construction ou en rénovation dont les travaux sont arrêtés ou suspendus depuis au moins un mois doit être clos ou barricadé afin qu’aucune personne ne puisse y avoir accès. […]

2.21 Entretien des bâtiments

Un bâtiment principal ou secondaire doit être maintenu en bon état et être réparé au besoin de manière à garantir son intégrité, sa sécurité et le maintien de son apparence. […] La construction ou la réparation d’un bâtiment ne doit pas constituer une nuisance pour les occupants des propriétés adjacentes et ne doit présenter aucun danger pour la sécurité publique ou privée.

2.23 Construction non sécuritaire, endommagée ou délabrée

Toute construction non sécuritaire, dangereuse, détruite ou incendiée, endommagée ou délabrée, de façon totale ou partielle, doit être réparée conformément aux dispositions du présent règlement et des autres règlements d’urbanisme.

Lorsqu’une construction est dans un état tel qu’elle peut mettre en danger des personnes ou lorsqu’elle a perdu la moitié de sa valeur par vétusté, par incendie, par explosion ou toute autre cause, la Cour supérieure peut, sur requête de la Ville, ordonner l’exécution des travaux requis pour assurer la sécurité des personnes ou, s’il n’existe pas d’autre alternative, la démolition de la construction. Dans ce dernier cas, le terrain doit être complètement nettoyé et nivelé.

En cas d’urgence ou à défaut, par le propriétaire ou la personne qui a la garde de l’immeuble, de procéder à des travaux de réparation conformément aux dispositions du présent règlement ou de procéder à la démolition, la Ville peut requérir l’autorisation de la Cour supérieure d’exécuter les travaux ou de procéder à cette démolition aux frais du propriétaire du bâtiment. La Ville peut aussi demander à la Cour supérieure, dans tous les cas, d’ordonner aux personnes qui habitent la construction de l’évacuer dans un délai donné.

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