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Fin du club de kayak de Beaupré

C’est en raison d’une série de malentendus entre la Ville de Beaupré et le Club-école de kayak que ce dernier se voit dans l’obligation de plier bagage, après plusieurs années d’opérations sur la rivière Sainte-Anne.  

L’administrateur du Club-école de kayak de Beaupré a pensé aller poursuivre ses opérations dans une autre municipalité

Photo Métro Média – Émilie Pelletier

Quand l’administration s’est retrouvée au cœur d’un conflit avec le club au printemps dernier, l’association autrefois collaborative qu’ils entretenaient a pris fin abruptement.  

Selon le maire, Pierre Renaud, plusieurs dossiers divisaient les deux parties, mais on n’arrivait pas à trouver un terrain d’entente, malgré les propositions répétées de la Ville de Beaupré.

«La présente situation en est une qui a des précédents depuis sept ou huit mais, mais surtout depuis la destruction du pavillon en 2015, où ils étaient logés, pour faire place à la construction du Centre multifonctionnel», explique M. Renaud.

En effet, Anthony Kelso, principal administrateur du club corrobore ces propos, en ajoutant au passage que le maire sortant de Beaupré, Michel Paré, lui aurait attesté verbalement son droit de présence pour les années futures, dans le nouveau pavillon qui accueillerait les embarcations, et ce, gratuitement. On aurait pourtant demandé au président, Winston Kelso, et à son fils Anthony de signer un contrat pour intégrer le bâtiment de 8M$, sous prétexte que c’était le cas pour les autres organismes à but non lucratif, alors qu’il n’en avait jamais été ainsi pour le leur.

«Une expulsion orchestrée»

À la suite d’une commune entente, un bail de location du pavillon avait été signé pour une durée de six mois, afin d’y installer les embarcations pendant la période estivale.

«On leur a alors offert de leur louer, pour le reste de l’année, des conteneurs pour entreposer les équipements, sur un terrain municipal loué», explique le maire, qui manquait au même moment d’espace au Centre des loisirs. L’endroit qui servait autrefois au Club-école de kayak servirait désormais à l’entreposage des souffleurs à neige et à l’équipement pour des travaux de maintenance.

C’est ainsi qu’en février 2018, les choses ont commencé à dégénérer, les paiements mensuels de la part de M. Kelso se faisant souvent attendre. La Ville soutient avoir envoyé, à maintes reprises, des lettres d’avertissement, elle qui voulait initialement conserver le club à Beaupré.

Or, aux dires d’Anthony Kelso, les paiements des six mois de loyer n’étaient répartis que sur les mois où le local était utilisé, et non pas sur l’année complète. Résultat, celui qui administre un organisme à but non lucratif n’avait pas les fonds suffisants pour rester à jour dans ses paiements. Celui qui enseigne le kayak en eau vive depuis 1996 présume que tout le scénario était tracé à l’avance pour le chasser. 

«Je fais tout ça bénévolement et je charge des prix dérisoires par rapport aux autres écoles de kayak au Québec, témoigne-t-il. Je les ai donc avertis que je voulais étaler sur le restant de l’année et on me l’a refusé, en m’envoyant une lettre comme quoi je serais expulsé en plein hiver si je ne payais pas. J’ai dû payer de ma poche.»

Précisons que la dernière édition de l’événement annuel de la Coupe du Québec à Beaupré n’a pas eu lieu en raison du redoux de janvier, qui a détruit les installations. Le club n’a donc pas pu jouir des retombées économiques habituelles qu’il en retirait.

Mieux vaut prévenir

Autre point de discorde, les assureurs de Beaupré ont commencé à lui demander d’obtenir les preuves de certifications d’instructeur d’au moins un des mandataires et d’assurances du Club-école de kayak.

La signature de l’entente a été repoussée par le club, qui estimait cette demande non fondée. La Ville a alors pris la décision de s’en dissocier, pour ne pas être impliquée par ricochet si un accident survenait, sans pour autant l’empêcher d’opérer. 

Froide déception

C’est un Anthony Kelso encore amer qui s’est entretenu avec L’Autre Voix peu de temps après ses dernières discussions avec la Ville de Beaupré. Lors d’une rencontre avec le conseil municipal, on lui aurait à nouveau proposé l’idée des conteneurs, offre qu’il a à nouveau refusée.

Pour l’instant, un local de remisage aurait été prêté par un citoyen, et ce, jusqu’au mois d’octobre pour conclure les opérations de l’organisme. Ce dernier regrette de devoir laisser aller l’aspect du club de kayak, qui avait aussi fait des flammèches avec la Ville auparavant, concernant le membership à payer pour en faire partie et bénéficier des services.

«On refusait que je charge de l’espace pour entreposer les bateaux, prétendant que je faisais de la sous-location», se souvient M. Kelso.

Pour ce qui est du volet de l’école de kayak, lequel consiste à donner des cours au public, il compte bien le poursuivre, du moins pour cet été, alors que l’on procédera au démantèlement complet du site de compétition.

«Après je ne sais pas, je vais peut-être tout vendre, voire tout donner…», se désole-t-il.  

Le Club-école possède entre 60 et 80 kayaks, le tout d’une valeur approximative de 100 000$.

Photo – Deposit Photos

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