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L’argousier: petit fruit chéri

DOSSIER. Alors que les premières récoltes de l’été arrivent, L’Autre Voix est allé à la rencontre de producteurs aux cultures non traditionnelles. Cette semaine, on vous parle d’un fruit gagnant à être connu, l’argousier.

Produit millénaire en Asie, l’argousier a fait son arrivée au Québec au début des années 2000.

(Photo gracieuseté)

De retour au Québec, après quelques années passées dans les Rocheuses canadiennes, c’est à Saint-Ferréol-les-Neiges que Léandre Saindon a atterri. Lui qui continuait à s’entraîner régulièrement a remarqué que la région comportait plusieurs citoyens sportifs qui faisaient attention à leur santé. «Quand j’ai acheté la terre, j’ai décidé de la défricher pour faire une culture, sans trop savoir ce que j’allais faire avec cette terre-là, raconte-t-il. Mais, une chose était claire, je voulais faire quelque chose en lien avec la communauté.»

L’argousier pousse à flot à Saint-Ferréol-les-Neiges.

(Photo gracieuseté)

Lors de ses recherches, ce petit aliment orangé a capté son attention. «Je me suis aperçu que ce fruit-là est exceptionnel au niveau de la santé, qu’il a des valeurs nutritionnelles parmi les meilleures des fruits, en plus d’être originaire des pays nordiques.» Celui qui allait devenir le producteur de l’Argousier du Mont-Ferréol avait trouvé la combinaison parfaite: un fruit adapté au climat froid et renfermant plein de bonnes choses pour ses concitoyens.

Même si ce fruit est millénaire, ce n’est qu’en 1930 qu’on commence à le retrouver au Canada, et seulement au début des années 2000 au Québec. Son goût remplace bien le citron, tandis que sa teinte orange ajoute de l’éclat à une assiette. «Les chefs travaillent avec ce petit fruit-là à cause de son côté acidulé et sa coloration, autant pour les desserts que pour les sauces.» Il renferme aussi des antioxydants, 30 fois plus de vitamine C que l’orange, en plus d’être l’un des seuls fruits avec une dose d’omégas.

Le premier pèlerin

Le succès de l’argousier du Mont-Ferréol n’est pas tombé du ciel: il est le fruit d’un démarchage important de son propriétaire. «Quand j’ai commencé, 99% des gens ne connaissaient pas ça, insiste Léandre Saindon. Ce n’est pas juste parce que c’est émergent que ça marche, tu dois aussi être un pionnier qui va vers les gens.» C’est généralement avec l’aspect local qu’il réussit à vendre son produit.

Les microbrasseries ont été une porte d’entrée pour la montée en popularité de son produit. «Elles ont rapidement été des gros clients pour moi», constate M. Saindon. La microbrasserie des Beaux Prés a toujours dans ses fûts la Mont-Ferréol, une bière blanche aromatisée à l’argousier. La microbrasserie Dieu du Ciel de Saint-Jérôme, qui a aussi lancé sa bière à l’argousier, la Brise-Vent, qui rappelle une des fonctions qu’on prêtait à cet arbre, est aussi l’un des plus gros clients de l’entreprise.

Puis, plusieurs grands noms de la cuisine à la recherche de saveurs locales se sont aussi tournés vers lui. Il nomme, entre autres, Arnaud Marchand de Chez Boulay, le Château Frontenac et le restaurant Les Labours de l’hôtel La Ferme. Le chef mixologue de L’Atelier, Patrice Plante, aussi connu sous le nom de Monsieur Cocktail, a également développé un tonic à partir de ce petit fruit nordique.

L’argousier pouse depuis 2010 chez Léandre Saindon.

(Photo gracieuseté)

À son tour, Léandre Saindon a décidé de développer son propre produit dérivé de l’argousier: un kombucha. Pour lui, c’est une façon de s’assurer un certain roulement dans les récoltes année après année. «Je voulais relier santé et plaisir. Avec le kombucha, les gens peuvent prendre une boisson santé et désaltérante. C’est une super belle alternative à la boisson et à la liqueur.» Dans sa recette, le producteur utilise le fruit, mais également la feuille de l’arbre, une façon d’utiliser son produit à son plein potentiel.

Avec son nouveau breuvage, Léandre Saindon espère pouvoir redonner au suivant. «J’aimerais faire un peu comme les gars de bière ont fait pour moi, c’est-à-dire de faire reconnaître d’autres producteurs émergents de la région.» À surveiller donc sur les tablettes de vos commerces préférés: l’arrivée de kombucha au sureau, à la camerise, à l’amélanche et, bien sûr, à l’argousier.

Sur le même sujet: Le houblon: pour une bière à saveur locale

À lire la semaine prochaine: le sureau, une baie encore méconnue

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