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Projet de mini-centrale : les responsables se veulent rassurants

Les responsables du projet d’aménagement hydroélectrique sur la rivière Sainte-Anne du Nord, à St-Joachim, se sont voulus rassurants, mercredi soir, lors de la séance d’information organisée par le Bureau d’audiences publiques de l’environnement (BAPE).

Une soixantaine de personnes se sont déplacées à l’hôtel de ville de St-Joachim pour entendre Marc Dubeau, maire de la municipalité, Pierre Lefrançois, préfet de la MRC et Simon Gourdeau, chargé de projet chez AXOR, le partenaire privé derrière le projet. La Société Hydro-Canyon Saint-Joachim souhaite construire une mini-centrale hydroélectrique de 23,2 MW au coût de 62,8 $. Les aménagements seraient situés à environ 5,7 kilomètres en amont de l’embouchure de la rivière.

Les partenaires ont ciblé les enjeux principaux reliés à la construction de la mini-centrale, dont celui du récréotourisme. M. Gourdeau a assuré que les structures se fondraient autant que possible dans le paysage. Des roches de la rivière seront utilisées pour camoufler le déversoir et ainsi donner un look de cascade naturelle. Le béton utilisé pour certaines structures sera modelé par des artistes afin de lui donner une apparence naturelle. Le chargé de projet ajoute que la centrale ne sera pas visible des belvédères du parc et qu’un débit esthétique sera prioritairement maintenu pour la chute. Si le débit de la chute est en-deçà de 10m3/s, la centrale cessera de fonctionner.

Retombées

M. Gourdeau s’est voulu rassurant pour la faune aquatique en indiquant que des débits minimums de 0,4 m3/s en été et de 0,25m3/s en hiver seront maintenus. Un suivi de cinq ans sera fait pour vérifier que les mesures pour protéger l’Omble de fontaine, le Chabot tacheté et le Naseaux des rapides sont efficaces.

Les retombées pour St-Joachim et pour la région sont estimées à 35,9 millions pendant les 22 mois que dureraient la construction. Les redevances annuelles seraient de 528 000 $ pendant 20 ans. St-Joachim aura 65 % de ce montant et la MRC récoltera le 35 % restant.

Interrogations

Des citoyens se sont interrogés sur la pertinence d’un tel projet alors qu’Hydro-Québec doit gérer un surplus d’électricité. Selon M. Gourdeau, pour éventuellement se défaire de la dépendance aux combustibles fossiles, «tout ce qui peut être fait pour produire de l’énergie renouvelable et propre est bon». Le maire de St-Joachim et le préfet de la MRC croient que ce projet est profitable pour la communauté en diversifiant l’économie de la région. «Les retombées représentent 15 % du budget de St-Joachim», ajoute M. Dubeau.

Une citoyenne s’est dite attristée par les dommages qui seront faits à la nature, dont le déboisement de 2,3 hectares (1,4 de façon permanente). «C’est un site unique, ça n’a pas de prix», a-t-elle indiqué. Un représentant de la Fondation Rivières a quant à lui exigé que les documents d’appel d’offres et le contrat liant AXOR à St-Joachim et la MRC soient rendus publics.

Dans le meilleur des cas, le projet pourrait commencer début 2013 et la mise en route de la centrale serait alors prévue pour mai 2015. Mais avant cela tout citoyen, tout groupe, toute municipalité ou tout organisme peut faire la demande d’une audience publique auprès du ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). Le cas échéant, une commission du BAPE pourrait être chargée d’enquêter sur le projet et de consulter la population à cet effet. Cette demande doit être transmise, par écrit, au plus tard le 22 octobre prochain.

L’Autre Voix, membre du Groupe Québec Hebdo

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