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Un grand-parent, un protecteur pour la vie

L’Association des grands-parents peut aussi référer certains avocats qui diminuent leurs tarifs pour les grands-parents membres et qui connaissent la jurisprudence dans le domaine. (Photo – Deposit Photos) Photo: Monkey Business Images

ENFANCE. Le décès récent de la petite fille maltraitée par son père et sa belle-mère à Granby a secoué le Québec. À l’Association des grands-parents du Québec, ce drame a remis au goût du jour la problématique des droits parentaux au parent naturel même lorsque celui-ci a abandonné la garde de ses enfants aux grands-parents depuis des années.

L’Association des grands-parents du Québec, un OSBL dont le siège social est situé à Beaupré, existe depuis maintenant 30 ans. Représentant d’abord seulement la Côte-de-Beaupré et Beauport, elle a été refondée en 2004 au niveau national pour représenter la province tout entière.

«Notre mission est de venir en aide aux grands-parents qui vivent des difficultés pour eux-mêmes ou pour aider leurs enfants lors d’un divorce ou d’une séparation difficile. Ça peut aussi être parce que leurs petits-enfants sont négligés par les parents, ou parce que les parents leur empêchent l’accès à leurs petits-enfants», explique Henri Lafrance, président et directeur à temps plein et à titre bénévole.

La porte d’entrée principale de l’organisme est la ligne d’écoute sans frais (1-866-745-6110) disponible cinq jours par semaine de 9h à 17h. Au niveau des services offerts, l’organisme organise des rencontres d’informations à Québec et dans d’autres villes en province où des intervenants viennent informer les grands-parents du côté juridique ou psychologique de ces situations difficiles. «Certains grands-parents ont la garde par jugement de leurs petits enfants ou de facto parce que les parents les leur laissent. Dans ces cas, c’est plus difficile pour les allocations familiales parce que certains parents décident de reprendre leur enfant juste pour garder l’allocation», précise M. Lafrance.

Des lois à revoir

Les personnes qui répondent à la ligne de soutien sont formées pour bien informer les grands-parents. (Photo Métro Média – Julie Rose Vézina)

L’association fait aussi des représentations politiques en participant aux consultations sur la réforme du droit de la famille, par exemple.

«Nous on réclame que les grands-parents puissent continuer à bénéficier de l’article 611 du Code civil qui stipule que les petits-enfants ont le droit d’avoir des relations personnelles avec leurs grands-parents. Il est prouvé qu’entretenir ces liens intergénérationnels est profitable aux deux générations.»

Mais, le point le plus important pour M. Lafrance reste la stabilité et la sécurité de l’enfant quand celui-ci habite depuis plusieurs années avec ses grands-parents comme c’était le cas de la petite martyre de Granby avant que son père ne la reprenne à sa grand-mère au bout de 44 mois.

«On revendique qu’après deux ans pendant lesquels les parents ont abandonné à temps plein la garde de leurs enfants aux grands-parents, que la loi soit simplifiée afin d’éviter que les grands-parents ne doivent payer des milliers de dollars en frais d’avocat pour obtenir ou garder la garde à long terme. On veut empêcher que les parents puissent reprendre la garde automatiquement selon leur bon vouloir. Les liens d’attachement au bout de deux ans avec le grand-parent qui devient la figure significative dans la vie de l’enfant, il ne faut pas que ça puisse se briser comme ça sous prétexte que les parents se réveillent tout d’un coup et reprennent la garde pour les allocations familiales seulement», argumente-t-il. «On veut participer à la réforme de la loi afin que des situations aberrantes et désastreuses comme à Granby n’arrivent plus. On est là pour protéger et guider les enfants, pas pour leur faire du mal. C’est notre devoir en tant que proche et en tant que parents et grands-parents », termine l’homme engagé.

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