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Boucherie Jos Rousseau: Une 6e génération gère l’entreprise

(Photo Métro Média – Julie Rose Vézina) Photo:

COMMERCE. La Boucherie Jos Rousseau fait partie du décor et de la vie des gens de Sainte-Pétronille depuis plus de 170 ans. Et la sixième génération de Rousseau à la tête de l’entreprise familiale en est maintenant une de bouchères.

Une 6e génération…de filles

René a commencé à travailler avec son père et son oncle à la boucherie à l’âge de 15 ans, chemin qu’a finalement suivi sa fille Mélanie qui a à son tour commencé à travailler avec son père à l’âge de 13 ans, les fins de semaine et pendant les congés d’été, puis à temps plein dès l’âge de 17 ans.

«Probablement que si papa avait eu une autre entreprise j’aurais quand même suivi. J’aimais ça travailler dans l’entreprise familiale et être à mon compte. J’ai fait un cours en boucherie-charcuterie. Il n’y a pas eu d’annonce officielle du fait que je prenne la relève, ça a juste été le cours naturel des choses. Grand-papa était bien content de voir qu’il y avait de la relève quand il a pris sa retraite», raconte Mélanie.

Puis, en 1997, Geneviève, la cadette, s’est jointe à elle et, en 2002, est venu le tour de Mylène, la sœur jumelle de Mélanie. Mylène avait d’abord fait carrière en tant qu’esthéticienne, massothérapeute et technicienne en laser épilatoire. «Je travaillais tous les soirs, ce n’était pas payant, et comme j’avais moi aussi envie de fonder une famille j’ai sauté sur l’occasion quand Mélanie m’a offert de la remplacer pendant son congé de maternité. Elle m’a dit: on a besoin d’aide, viens essayer, on va accoter ton salaire pour un an. C’était en septembre… et en janvier je m’associais officiellement.»

Mélanie constate que le métier de bouchère a beaucoup changé depuis ses débuts. «Moi quand j’ai commencé c’était juste de la boucherie, c’est-à-dire de la coupe de viande. J’ai apporté de nouvelles idées de produits déjà préparés et on a pu aller chercher une autre clientèle de femmes sur le marché du travail qui avaient moins de temps pour cuisiner. Au début grand-papa disait : « On n’a pas besoin de ça, les femmes cuisinent! » Mais quand il vu que ce que je faisais se vendait vite il a dit: « Fais-en des recettes, et si ça sort pas, on va le manger! »»

«On offre plus de produits préparés, on suit le courant, on va avec la demande. Quand les clients demandent quelque chose, on s’arrange pour leur donner. On distribue des produits de la ferme locaux, des sushis, des tartares, et depuis peu des poke bowl. On offre des vins du Vignoble du Mitan, des bières de la microbrasserie du Mitan, des produits de boulangerie locale, de la cidrerie Bilodeau, bref on se garde  une porte ouverte pour les producteurs locaux,» énumère la bouchère passionnée.

La passion qui anime les sœurs se transforme souvent en bonne humeur au travail.
(Photo Métro Média – Julie Rose Vézina)

Une équipe unie

Très jasantes, les filles ont toujours quelque chose à raconter quand on passe par la boucherie. Si papa René a pris sa retraite, il passe tout de même faire son tour tous les jours. «À nous trois, on forme une super équipe. Nous sommes très complices, et nous avons aussi cinq employés pour nous épauler. René nous suit de près et nous fait profiter de ses 50 ans en boucherie et en gestion. On le taquine et on l’appelle notre ministre des vidanges, parce qu’après les heures de travail il nous renvoie vers nos familles et il fait le ménage et le nettoyage, il déneige l’entrée, bref il continue à jouer au père», raconte Mélanie en riant.

Et une 7e génération se prépare peut-être puisque le fils de Mélanie, Melric, 17 ans, vient de commencer à travailler à la boucherie. Il semblerait bien que les Rousseau ont ce métier dans le sang.

Mélanie, Mylène et Geneviève affirment avoir une très belle relation ou chacune peut se permettre de dire franchement ce qu’elle pense. (Photo Métro Média – Julie Rose Vézina)

Plus de 170 ans d’histoire

Si l’on doit à Joseph Rousseau, l’arrière-grand-père de Mélanie, Mylène et Geneviève Rousseau d’avoir enregistré officiellement la boucherie Jos Rousseau  en 1905, cette entreprise familiale a été fondée à Sainte-Pétronille de L’Île d’Orléans en 1853 par Firmin Rousseau puis reprise par son fils Napoléon en 1885 puis par le fils de celui-ci, Joseph, surnommé Jos.

Dès 1930, les quatre fils de Joseph prennent la relève de leur père. Jean-Paul, Henri et Lucien travaillent à la boucherie alors que Roland fait la livraison des fruits et légumes. À cette époque, et jusqu’en 1970, il y avait un abattoir sur place. Le bétail était gardé dans le champ juste à côté et lorsque les hommes abattaient, chaque lundi matin, cela donnait lieu à des rassemblements de citoyens qui venaient les voir assommer les bœufs et les veaux avant de les saigner pendant qu’ils étaient encore vivants puisque, comme nous explique Mélanie «Il fallait que le cœur de l’animal batte encore pour que le sang puisse mieux s’évacuer du corps.» Comme c’était un travail difficile à faire, il n’y avait que René, fils de Paul, qui était capable d’endurer cette partie du métier, ses frères choisissant d’autres avenues. Cela explique pourquoi ce sont ses filles à lui qui ont maintenant pris la relève. Tel père, telles filles.

Photo d’époque datant des années 1930 et 1940, quand la livraison se faisait en calèche.
(Photo gracieuseté)
Photo d’époque datant des années 1930 et 1940, quand la livraison se faisait en calèche.
(Photo gracieuseté)

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