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Une classe de science adopte la rivière Lorette

ENVIRONNEMENT. Des jeunes de la Polyvalente de L’Ancienne-Lorette ont récemment enfilé leurs bottes de caoutchouc pour analyser l’état de la rivière Lorette. Si l’expérience en est une enrichissante selon leur enseignant, elle a aussi été très révélatrice quant à la santé du cours d’eau.

L’enseignant Ludovic Shink collabore avec le Groupe d’éducation et d’écosurveillance de l’eau (G3E) et son programme J’adopte un cours d’eau pour une deuxième année de suite.«L’an passé, nous avons eu la proposition de G3E pour participer au projet poisson. On a embarqué avec les élèves de quatrième secondaire qui ont vécu le grand ménage [de deuxième secondaire] pour pousser ça plus loin. Tant qu’ils [G3E] vont vouloir collaborer avec nous, on va continuer», explique celui qui enseigne les sciences en quatrième secondaire. Chaque année, des élèves de deuxième secondaire font aussi leur part en réalisant une grande corvée de nettoyage dans la rivière Lorette.

L’activité a plusieurs buts selon lui. Entre autres, on veut montrer les impacts des humains sur la rivière, mais aussi montrer comment la science est appliquée sur le terrain. «On veut leur montrer les impacts  qu’a la qualité de l’eau sur les poissons et aussi ce qu’on fait avec les tests physico-chimiques, mais surtout de trouver les causes, par exemple, de la haute présence de coliformes fécaux. Ça leur permet aussi de vivre la méthode d’échantillonnage, comment ça marche, comment les biologistes travaillent. Ça leur donne une idée de quelles tâches pourraient être les leurs s’ils décident de poursuivre dans un métier comme celui-là.»

Pour Tiphanie Rivière, directrice adjointe chez G3E, il n’y avait pas d’attente de découverte majeure, mais l’objectif de la sortie avec les élèves était très clair. «L’objectif était d’évaluer l’état de santé des communautés de poissons dans la rivière Lorette. Une fois qu’on a récolté les poissons, on les mesure, on les pèse, on les identifie et on regarde s’ils n’ont pas d’anomalies, tumeurs, etc. En fonction de la présence ou de l’absence de ses anomalies, on est capable de savoir si la communauté est en santé», explique celle qui a aussi enfilé ses bottes pour pêcher avec les élèves.

D’après elle, ce sont les conditions favorables de l’an 2 qui ont permis d’en arriver à de meilleures analyses qu’en 2015. «Les conditions étaient vraiment différentes l’an passé, il y avait eu énormément d’eau. Le site était moins favorable et l’eau était très trouble. Cette année, c’était plus agréable. On a trouvé plein de ménés, mais aussi du fouille-roche gris et du naseau des rivières.»

Pas d’amélioration

Sans être alarmant, le rapport d’analyse de l’expérience confirme notamment ce qui est véhiculé à propos de la rivière Lorette depuis quelques semaines. «Nous notons que la santé de la Lorette ne s’améliore pas. D’importants taux de coliformes fécaux et de phosphate pointent notamment cette situation», indique le rapport.

Dans une optique d’amélioration de la situation actuelle, G3E entend offrir son aide à la Ville de L’Ancienne-Lorette. «Nous essaierons, de pair avec la Polyvalente de L’Ancienne-Lorette, de contacter la municipalité, afin de lui transmettre nos données et de peut-être essayer d’améliorer la situation», souhaite l’organisation environnementale.

L’analyse en chiffres

– Turbidité: 30UTJ

– Température: 10 C

– Oxygène dissous: 11 mg/L et un pourcentage de saturation de – 60%

– pH: 8

– Coliformes: 16 puits bleus donc >938UCF/100mL totaux et 16 puits fluorescents donc >938 UCF/ 100 mL fécaux

– Dureté: 140 mg/L

– Phosphate : 1,00 mg/L

– Nitrite et nitrate : N-NO2 0 mg/L, N-NO3 1mg/L

Québec Hebdo

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