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Vingt-trois ans au Manoir Ronald McDonald

En 1983, Denis et Denise Bélanger apprennent que leur fils Éric, âgé de quelques mois seulement, souffre d’une maladie incurable. Une épreuve qui allait changer leur vie. Près de 30 ans plus tard, le couple dirige le Manoir Ronald McDonald de Québec et aide ceux qui, comme eux, vivent la douleur d’avoir un enfant malade.

«Éric avait trois mois quand les médecins nous ont dit qu’il était atteint d’ostéopétrosis. Il a vécu deux ans. Pendant ces deux ans-là, on n’a pas été souvent à la maison. Heureusement qu’il y avait le Manoir», raconte Mme Bélanger.

Le Manoir Ronald McDonald de Montréal, où elle a passé le plus clair de son temps, a en quelque sorte représenté une planche de salut pour la jeune maman de l’époque. «Ça m’a permis d’être en forme pour m’occuper de mon fils. Et puis j’ai pu échanger avec les autres familles qui vivaient la même chose que moi.»

À la mort d’Éric, le couple Bélanger est retourné au boulot, elle comme secrétaire, lui comme électricien. Toutefois, le Manoir ne quittait jamais vraiment leurs pensées. «Peu importe la maladie, même si le pire survient, on n’a pas tout perdu. Je crois beaucoup à ces maisons. Elles apportent tant sur le plan psychologique, financier et amical», assure Mme Bélanger.

Quand les responsables du Manoir de Montréal ont demandé de se faire remplacer, les Bélanger ont levé la main. Et quand le Manoir Ronald McDonald de Québec à été fondé en 1987, le couple s’est proposé. «Ça fait plus de 20 ans qu’on travaille en couple et ça continue de nous enrichir.»

Et visiblement, le couple a aussi enrichi la vie de plusieurs familles de passage. Tellement que plusieurs enfants malades devenus des adultes en santé reviennent au Manoir pour saluer Denis et Denise. C’est le cas de Sébastien Deschênes Casey. Le jeune homme dans la vingtaine a eu une leucémie quand il avait 8 ans. «Des épreuves comme ça, ça crée des liens tellement plus forts. On rentre ici, tout le monde a ses propres problèmes, mais on peut aussi évacuer ce qui pèse trop lourd. Je ne sais pas si ma mère aurait tenu le coup sans le Manoir.»

Doubler les capacités

Depuis les travaux entrepris l’an dernier, le Manoir de Québec compte 32 chambres. Les lieux se veulent un second chez soi pour les familles d’enfants gravement malades ou, de plus en plus, de bébés prématurés, traités au CHUQ. Les familles viennent d’aussi loin que la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent et même parfois d’autres pays pour y passer moins d’un mois en moyenne dans le cas d’enfants malades et quatre mois dans le cas d’un bébé prématuré.

Organismes bénévoles indépendants des célèbres restaurants, les Manoirs Ronald McDonald de Québec et de Montréal ont lancé récemment une campagne de financement afin de recueillir 17 M$ pour déménager l’établissement de Montréal et rénover celui de Québec. À la fin des travaux – ceux de Québec sont pratiquement terminés – les 28 chambres supplémentaires devraient permettre à l’organisme d’accueillir 1278 familles supplémentaires.

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