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Vivre pleinement l’aventure d’une vie sur les eaux du globe

SOCIÉTÉ. Pas évident de tout laisser derrière soi pour répondre à l’appel du large et partir en famille vivre une expérience prolongée à bord d’un voilier. Encore moins lorsqu’on n’a aucune expérience de navigation en mer et que l’équipage de six compte quatre moussaillons, dont une petite dernière venue au monde il y a quelques semaines. Pourtant, lorsqu’on tient à son rêve et qu’on planifie sa réalisation, il est possible d’y parvenir, comme le relate la famille Fleury-Martel.

Lorsque bien préparés et encadrés, les enfants s’adaptent à toute situation inhabituelle, même à vivre un an sur un voilier.

(Photo gracieuseté)

Fraîchement revenus à bon port à la fin de l’été dernier, Martin Fleury et Mylène Martel sont encore animés par les excellents souvenirs qui ont ponctué leur périple sur les eaux des Amériques, du lac Champlain jusqu’aux îles Bahamas. Grandement appréciée par eux autant que par leurs quatre enfants, Éloi 12 ans, Laurent 9 ans, Anamée 6 ans et Maïna 1 an (baptisée judicieusement du nom d’une princesse des mers polynésienne), l’expérience s’est avérée enrichissante à plus d’un niveau.

«Bien sûr, nous revenons avec une expérience de vie hors du commun qui nous a tous fait grandir. Surtout, nous croyons avoir acquis et transmis des valeurs d’autonomie, de débrouillardise, de confiance en soi, en plus de découvrir la géographie des lieux visités, ainsi que l’histoire et l’art de vivre des peuples qui y habitent. Nos enfants ont aussi appris à apprécier leur sort enviable, à contribuer à la réussite d’un projet commun et, plus que tout, à prendre soin les uns des autres», souligne le couple de Saint-Augustin.

Il faut planifier son expédition et baser son itinéraire maritime sur la météo.

(Photo gracieuseté)

Assurément, faire l’école chaque matin, bercé par les flots turquoises et sous un ciel bleu azur, n’est pas donné à tous les élèves d’ici. Pas plus que de passer le reste de l’après-midi à faire de la plongée sous-marine pour rapporter des mollusques et chasser au harpon le poisson du souper du soir. Il faut de la discipline et du sérieux. Maman et papa étaient intransigeants sur cet aspect. «Les loisirs et les sorties devaient se mériter et devenaient des récompenses. Et ça a marché», assurent les capitaines du Going Knots.

Liés par l’eau

Passionnés de voyages et d’aventures, le couple qui s’est d’ailleurs connu il y a 16 ans lors d’une participation à des épreuves de canots à glace, a simplement choisi l’eau pour perpétuer le lien qui l’unit. Ça aurait pu être un voyage à vélo ou un pèlerinage piéton, mais Martin et Mylène ont opté pour le bateau à voile. Il leur semblait plus simple et sécuritaire, quoiqu’en pensent certains, de recréer et souder le cocon familial sur une petite embarcation.

«Comme le disent les marins, on doit garder en tête que les bateaux craignent davantage la terre (hauts-fonds et rochers) que l’eau», rappelle Martin. Il a donc suivi une formation sur les techniques de navigation et d’accostage, avant de se mettre à la recherche d’un voilier usagé. De son côté, Mylène s’est occupée de la logistique familiale, incluant la couverture prolongée de la RAMQ (Régie d’assurance maladie du Québec), les programmes scolaires, l’élaboration du budget et son remplacement à la tête de la franchise locale de Cardio Plein Air.

Martin Fleury et Mylène Martel, en compagnie de leur petite princesse des mers dans leur résidence de Saint-Augustin.

(Photo Métro Média – François Cattapan)

«À rebours, ça peut sembler immense comme organisation, conviennent les parents. Toutefois, en se préparant à l’avance et en progressant par étapes, on y arrive sans difficulté. Nous avons échangé sur les réseaux sociaux avec des gens partis avant nous, dont une maman qui a vogué sur les mers avec… sept enfants. Ça se fait très bien en famille. Il suffit de cesser de mettre des freins à nos ambitions. Les enfants s’adaptent à tout lorsqu’ils sont stimulés. C’en était même déconcertant tellement l’extraordinaire pour nous devenait vite normal peur eux.»

À ceux qui voudraient suivre leur sillage, ils les encouragent à bien s’informer et à croire en leur capacité d’atteindre leur objectif. Et pas besoin de se ruiner. Dans leur cas, la facture s’élève à 26 000$ pour plus de 10 mois de bonheur et de découverte. Après, il faut revenir les deux pieds sur terre, sans s’empêcher de rêver. À cet égard, Martin et Mylène caressent déjà le souhait de repartir un jour en famille sur les routes du continent, à bord d’un bus converti en véhicule récréatif. Pour eux, la vie est un long voyage.

Planification

Pour apprécier une aventure d’un an à voile, le maître mot est: planification. Il importe que toute l’opération soit orchestrée, du départ jusqu’à l’arrivée. Voici en vrac une série de conseils et suggestions de la famille Fleury-Martel, afin d’en garantir le succès…

L’équipage du Going Knots à son retour au Québec après une expérience de vie enrichissante d’une année en mer.

(Photo gracieuseté)

  • Économiser pour combler les besoins du budget de voyage sans devoir s’endetter.
  • Acheter un bateau usagé tout équipé qui pourra être revendu quasi au même prix.
  • Garder sa résidence comme port d’attache, quitte à la louer durant l’absence.
  • Impliquer les enfants dans le projet pour que toute la famille soit au diapason.
  • Voguer à son rythme et éviter la liste à cocher (check-list) pour bien en profiter.
  • Établir un plan de navigation de jour et l’ajuster en fonction de la météo.
  • Tout part des parents qui doivent démontrer confiance et maîtrise en tout temps.
  • Sur l’eau, la communauté marine est égale et tout le monde s’entraide.

 

Souvenirs extrêmes

  • Un des très bons moments du périple aura été la découverte de la grande générosité du peuple côtier des États-Unis. Un homme a même prêté sa voiture à la famille Fleury-Martel pour permettre à ces purs inconnus de faire des emplettes.
  • Un moment plus inquiétant s’est produit lorsque les occupants du Going Knots ont passé le Jour de l’an amarré à d’autres petits bateaux regroupés pour se protéger de la tempête. Une belle relation d’entraide qui a tissé des liens permanents.
Métro Média

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