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Antonia Dumont missionnaire de l’éducation au Madagascar

ENTRAIDE. Partisane de la philosophie voulant qu’il soit préférable de montrer à un pauvre comment pêcher plutôt que de lui donner du poisson, Antonia Dumont s’est engagée à collaborer au développement des plus démunis de la planète. Au fil de ses missions à Madagascar, elle contribue à bâtir des écoles dans les zones reculées, pour y transmettre le savoir aux enfants de ce pays d’Afrique.

Antonia Dumont a réalisé 18 missions au Madagascar pour s’assurer du succès de ses projets pour éduquer les enfants démunis.

(Photo gracieuseté – STILÉ-S)

Pour supporter son œuvre, la résidente de Sainte-Foy a fondé l’organisme Soutien technique international en lien avec l’éducation et la santé (STILÉ-S). Le but de cette fondation indépendante de toute subvention gouvernementale est simple: aider les communautés malgaches ciblées à se prendre en main, en comblant les besoins primaires identifiés par les familles sur place.

Les écoles construites avec la participation de la communauté sont des éléments de fierté locale et de pérennité pour les villages.

(Photo gracieuseté – STILÉ-S)

«Dans les divers projets initiés depuis le tournant des années 2000, nous commençons toujours par identifier une personne fiable dans le village qui bénéficiera de notre aide. Ensuite, et c’est primordial à la réussite, nous exigeons l’engagement des familles. Leur contribution en temps bénévole à hauteur du tiers de l’investissement nécessaire à l’exécution du chantier sert à renforcer le lien de confiance, en plus de créer un attachement. Ça devient leur école», indique Mme Dumont.

La femme qui a décidé de dédier sa retraite à l’entraide internationale n’en revient pas de la résilience des habitants de Madagascar. Cette grande île située dans l’océan indien, à l’est du continent africain, a vu sa situation économique se dégrader en raison de la corruption endémique qui gangrène le pays. Celui-ci a d’ailleurs glissé du 133e au 145e rang dans le désolant palmarès des États les plus corrompus du globe.

Pauvreté et malnutrition

«Les gens souffrent de pauvreté et de malnutrition, au point où certaines maladies anciennes comme la peste ressurgissent. Or, plutôt que de s’apitoyer sur leur sort ou de se révolter, ils préfèrent contrôler leur destin de la seule façon qui leur reste, soit par la transmission du savoir aux enfants. C’est pourquoi, en dépit d’un salaire de misère équivalent en moyenne à 1,50$ par jour et des repas essentiellement composés de riz matin, midi et soir, lorsqu’il y a de quoi mettre sur la table, les parents embarquent dans la construction de leur école primaire», explique la présidente de STILÉ-S.

Ce qui réconforte la missionnaire déterminée, qui compte cinq autres projets en attentes dans les campagnes éloignées de Madagascar, c’est l’autonomie locale suscitée par chaque corvée. Dans ces villages où l’agriculture se fait encore à la main et à la force du bétail, la construction d’une école a pour effet de cimenter et pérenniser la communauté hôte. Les parents n’ont plus à abandonner leur terre pour s’agglutiner dans les bidonvilles des grands centres et les enfants reçoivent une éducation de base permettant d’envisager une formation dans un métier prometteur pour leur avenir.

Faire la différence

Antonia Dumont a fondé l’organisme STILÉ-S pour contribuer au développement des petits Malgaches des contrées éloignées.

(Photo TC Media – François Cattapan)

STILÉ-S poursuit sa mission au gré de la générosité des donateurs d’ici soucieux de partager leur bonne fortune et de faire la différence dans le quotidien de leurs semblables moins nantis. L’organisme se targue de n’avoir aucuns frais d’administration. «Tout le travail est fait bénévolement, si bien que tous les fonds vont directement à l’entraide», assure sa présidente, soulignant au passage l’élargissement du mandat de l’organisme. Ainsi, aux écoles régulières se sont ajoutés des établissements spécialisés en raccrochage et réinsertion scolaires, de même qu’en couture pour les filles.

Lorsqu’on demande à cette femme engagée comment elle trouve le courage et la détermination pour piloter presque seule ses missions à l’étranger, elle répond ne pas avoir de mérite. «J’ai eu la chance de connaître une tante et un oncle missionnaires. Ils m’ont grandement inspirée et motivée. Après une première expérience éprouvante au Rwanda, entre 1972-75, je m’étais promis que même si je fondais une famille, je reviendrais à l’entraide internationale 25 ans plus tard. Tel que promis, c’est ce que je fais depuis 1999», confie Antonia Dumont, qui profite de la période d’abondance des Fêtes pour provoquer une réflexion et solliciter des appuis pour son œuvre.

Bilan des interventions

11 écoles primaires érigées au terme de 18 missions.

90 élèves répartis dans 3 classes en moyenne par projet.

22 000$ à 32 000$ suffisent pour chaque construction.

Pour information ou faire un don: www.stile-s.org

TC Media

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