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Survivante de deux cancers: debout face à l’adversité

SANTÉ. La vie a donné successivement deux occasions à Liliane Lachance de baisser les bras et de s’abandonner à la maladie. Non sans peine et sans effort, elle a refusé de laisser la fatalité survenir et décidé de canaliser ses énergies pour contribuer à sa guérison. Aujourd’hui en rémission de deux cancers présumés incurables, la résidente de Cap-Rouge mord dans la vie et veut encourager les autres patients dans sa situation à ne jamais capituler.

Liliane Lachance a survécu à deux cancers.

(Photo TC Media – François Cattapan)

C’est il y a 10 ans que Mme Lachance a vu le cancer s’immiscer dans son existence. Le malheur frappe une première fois en juillet 2007. Sentant une douleur à l’abdomen, elle demande à être examinée et l’échographie révèle la présence d’une tumeur maligne de 8 centimètres au colon. L’ablation de ce léiomyosarcome de haut grade a nécessité le retrait d’une partie du gros intestin.

«Tout semblait s’être parfaitement déroulé, même si on m’avait avisée que la rate et le foie pouvaient être touchés. J’ai pu reprendre mon travail dans la fonction publique peu de temps après et les suivis réguliers (IRM) ont confirmé ma tranquillité d’esprit pendant six ans», raconte la chaleureuse dame assise dans sa salle à manger.

Le doute ressurgit en juin 2013, alors que son médecin s’inquiète de ce qu’il voit à la résonnance magnétique doublée d’un scanner. Le mauvais sort frappe encore. Diagnostic: présence de deux métastases au foie et d’une tumeur sur la veine porte de l’organe vital. L’opération est exclue en raison des risques d’hémorragie mortelle. Seule option: la chimiothérapie assortie d’un constat pessimiste. «On va vous prolonger, mais on ne pourra pas vous sauver la vie», déclare froidement son hémato-oncologue.

Dévastée, elle passe par toute la gamme des émotions. Profondément attristée et découragée, elle ne se sent plus la force de retourner au travail. En arrêt maladie pour se recentrer sur l’essentiel et passer à travers la batterie de traitements de chimio et de radio, la fonctionnaire de carrière ne remettra plus jamais les pieds au bureau. Après deux ans, elle sera contrainte à la retraite. C’est à la suite d’une crise de sanglots, survenue lors d’une hospitalisation pour une phlébite causée par la médication puissante, que Liliane Lachance prend la décision de se battre. L’abandon à la mort n’est pas une option.

Voir son petit-fils

«Ce qui s’est avéré le grand déclencheur de mon changement d’attitude a été l’annonce que ma fille était enceinte d’un petit garçon. Dès lors, je me suis accrochée et je me suis implantée l’idée dans la tête qu’il n’était pas question de je meurs sans avoir connu mon petit-fils. À partir de ce moment, j’ai changé d’approche face à la maladie. De femme passive, je suis devenue plus combative et déterminée que jamais. Je me suis aussitôt mise en quête d’information pour connaître mon ennemi et, surtout, trouver des façons de renforcer mes moyens de défense», relate la combattante du cancer.

Elle s’ouvre alors aux bienfaits de la méditation, de la relaxation et de la visualisation. Cela devient pour elle un moyen d’accompagner les traitements et de pousser la médication à parcourir son corps et à cibler les cellules malades. «Tant qu’à avaler des produits qui me donnent la nausée et me font perdre mes cheveux et ma vitalité, aussi bien en maximiser l’efficacité pour en atténuer la durée», s’est convaincue la Carougeoise, qui a ajouté la spiritualité et la saine alimentation à son arsenal de lutte. Elle s’est même documentée sur la physique quantique et a suivi la technique de désensibilisation du type EMDR utilisée par les soldats ayant subi un choc post-traumatique.

Résilience et lucidité

Consciente de la présence d’une épée de Damoclès au-dessus de sa tête, elle garde le moral et reste positive. Celle qui a déjoué les pronostics a développé des méthodes personnelles de conscientisation, qu’elle jumelle aux traitements de la médecine moderne. Elle se dit même prête à affronter une éventuelle récidive annoncée comme probable. «Il n’est pas question de déni ou de rejet de ce que les médecins et oncologues me suggèrent comme solutions. Je les renforce avec la puissance de mon esprit.»

Et, ça semble bien fonctionner pour elle, car de récents suivis médicaux ont révélé que les métastases au foie se sont résorbées et que la tumeur à la veine porte a disparu. La grand-maman de 69 ans à qui on avait donné deux mois à vivre, il y a quatre ans, se porte à merveille. La veille de l’entrevue, elle est allée courir derrière la petite boule d’énergie qu’est son petit-fils dans un parc près de la maison. Elle respire la sérénité et le bonheur… et souhaite que cela continue pendant encore plusieurs années.

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