Soutenez

En mission pour ramener l’éducation

ARMÉE – Les Forces armées canadiennes, synonyme pour plusieurs de tragédies. Mais au-delà des combats et du retour difficile à la vie civile, on retrouve de belles histoires ponctuées d’aide humanitaire et de partage. Au cours des prochaines semaines, votre Québec Hebdo vous présentera quelques-unes de ces histoires. Cette semaine, l’expérience du capitaine Nick Paquet en Afghanistan. La première journée, aucun enfant n’est venu à l’école. Puis, dans les jours suivants, quelques-uns seulement se sont présentés. Quand le gouverneur du district est venu inaugurer l’école, c’est un peu comme s’il apportait la légitimité au travail des soldats du Royal 22e Régiment qui vaquaient depuis plusieurs mois à assurer la sécurité dans le dangereux district de Panjwai en Afghanistan et à rebâtir les établissements d’enseignement. L’école s’est ensuite remplie de jeunes venus apprendre. Pour le capitaine Nick Paquet, convaincu de l’importance de l’éducation pour l’avenir de l’Afghanistan, c’était mission accomplie.

Le capitaine Nick Paquet, résident de Saint-Georges de Beauce, a l’éducation à cœur. Normal, pour un ex-enseignant au secondaire. Il a été deux fois en mission en Afghanistan. La seconde fois, en tant que commandant d’une équipe tactique de coopération civilo-militaire au sein du Royal 22e Régiment, il a été déployé dans un secteur chaud, a fait face à la violence, aux insurrections, aux engins explosifs et à une population réfractaire à la présence de l’armée. Pourtant, c’est avec un sourire un peu nostalgique qu’il repense à ses mois à l’étranger.

«J’ai tellement aimé mon expérience qu’en revenant de ma première mission en Afghanistan [en 2009], j’ai tout de suite postulé pour y retourner, raconte le capitaine Paquet. C’est valorisant comme être humain, on constate qu’on a un impact, qu’on aide les Afghans à changer les choses.»

Combattre, convaincre, reconstruire

Combattre l’insurrection, convaincre la population et reconstruire différentes installations, voilà la mission du capitaine Nick Paquet à son retour en Afghanistan en novembre 2010. La tâche était ardue. «On a eu beaucoup de difficulté à connecter avec les dirigeants locaux. La culture tribale reste très conservatrice. Ça a été tout un processus de les convaincre et il y avait beaucoup de pression de la part des insurgés. Ça a été beaucoup plus facile de rénover les écoles», relate le militaire.

Au début de la mission, la population locale ne daignait même pas jeter un regard en réponse aux salam alikoum des soldats canadiens. À quelques jours du départ des militaires, au contraire, la population locale venait à la rencontre des soldats pour leur signaler, par exemple, la présence d’insurgés. «On partait de loin, c’était le Far West! J’ai pris ça comme un challenge personnel parce que je suis persuadé que l’éducation fait une grosse différence au sein d’une société. On a transformé le dangereux et le négatif en positif et on a ramené la sécurité pour les jeunes Afghans comme pour les soldats», considère Nick Paquet.

Le capitaine était réserviste lors de ces deux missions en Afghanistan. Il a tellement apprécié son expérience qu’il a demandé à être transféré dans l’armée régulière. Aujourd’hui, il n’hésite pas à dire qu’il a hâte de repartir et il ne craint pas de réaction négative de la part de sa conjointe. «Elle est consciente que ça fait partie du métier», conclut-il.

Le district de Panjwai

Situé dans la province de Kandahar, à environ 35 km à l’ouest de la ville de Kandahar, le district de Panjwai est connu comme étant le lieu de naissance du mouvement taliban. La région a été le théâtre de combats et recèle plusieurs engins explosifs artisanaux. La population y était de 77 200 habitants en 2006, en majorité d’origine persane et peu éduquée en raison de l’absence d’écoles.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.