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René Fréchet a parcouru le monde pendant 25 ans

Après avoir passé 25 années à parcourir le monde comme gestionnaire de projets en coopération agricole, René Fréchet, originaire de Sainte-Foy, est revenu au pays l’an passé. Malgré l’envie de repartir, il vient d’ouvrir, dans le Vieux-Limoilou, le café Tuk Tuk où le café et le thé proviennent des producteurs du Tiers-Monde qu’il a côtoyé au fil des ans.

Agronome de formation, René Fréchet a travaillé toute sa carrière au développement international. «J’ai appuyé des projets de développement agricole un peu partout sur la planète», explique ce passionné de voyages.

M. Fréchet n’est pas parti au bout du monde par hasard. «J’ai toujours eu le goût du voyage. Quand j’étais jeune, j’ai beaucoup voyagé un peu partout en vélo ou sur le pouce», se remémore-t-il.

De l’Asie à l’Amérique latine en passant par l’Afrique, des pays, il en a fait : le Vietnam, le Guatemala, le Pérou, la Bolivie, les îles Comores, le Sénégal, le Kenya, la Tanzanie, le Burundi ou encore le Mali.

Sur place, «j’appuyais des petits producteurs de café, de thé, de fruits et de légumes pour les aider à s’organiser en coopérative et accéder à des marchés pour vendre leurs produits», poursuit-il.

De quelques mois à plusieurs années en fonction des mandats, René Fréchet a passé toute sa carrière dans les pays du Tiers-Monde. Aujourd’hui, il a une vision du monde différente du tout à chacun. «On se plaint beaucoup le ventre plein. Ici, on est dans une société très riche, avec beaucoup de possibilités, relativise-t-il. On s’aperçoit que les gens du Tiers-Monde, qui n’ont rien, sont heureux. Les valeurs humaines et communautaires sont très fortes là-bas, des valeurs que l’on voit de moins en moins dans notre société.»

Une aventure familiale

C’est aux îles Comores qu’il a rencontré sa femme. Avec leurs trois garçons, aujourd’hui âgés de 16, 18 et 20 ans, toute la famille a découvert de nombreux pays. «Les enfants ont habité au Guatemala, au Vietnam et au Sénégal. Le seul désavantage que mon grand me fait, c’est de les avoir bourlingués à gauche ou à droite. C’était instable. Ils ont souvent changé d’écoles, changé de gang d’amis. Mais ils ont beaucoup appris», dit-il.

Cette aventure est parsemée de nombreux souvenirs. Et s’il devait choisir un bon souvenir, ça serait : «de voir mes enfants ébahis devant les pagodes au Vietnam. Quant à mon pire cauchemar, ça a été mon accident de moto au fin fond de la brousse. J’étais tout seul avec une clavicule et deux côtes cassées», raconte-t-il.

Du thé ou du café directement du producteur

De retour à Québec depuis un an, René Fréchet n’en oublie pas moins ces petits producteurs avec qui il a tissé des liens.

Il a ouvert en mai dernier, dans Limoilou, le café Tuk-Tuk. «Même si je perds un peu cette foi, j’ai encore l’espoir de changer un peu le monde en améliorant les conditions de vie des paysans dans les pays du Tiers-Monde. J’achète mon thé vert au Vietnam. Il provient de petites coopératives que j’ai appuyées dans mon travail il y a une quinzaine d’années. C’est un peu du commerce équitable, du producteur au consommateur sans intermédiaire. C’est une suite logique à mon travail», souligne-t-il.

À la question pourquoi ce nom, il répond que l’internationalité de ce moyen de transport reflète bien l’esprit du café. «Le tuk tuk, c’est une petite moto à trois roues qui sert au transport de marchandises et de personnes. Le tuk tuk ce n’est pas seulement en Asie, il y en a un peu partout dans le monde», explique-t-il.

René Fréchet espère trouver une gérance pour son café car il a toujours la flamme de repartir travailler à l’étranger, «ça ne me quitte pas. J’aimerais aller en Mongolie car avec le climat difficile, il doit y avoir beaucoup à faire pour développer des organisations de producteurs. Ou encore au Moyen-Orient, ou en Afrique du Nord. Je rêve de repartir», conclut-il.

Le café Tuk Tuk est situé au 1238, 1re Avenue, à Limoilou.

Le Québec Express, membre du Groupe Québec Hebdo

Pour partager ses aventures, René Fréchet a tapissé un mur complet de son café avec des cartes routières où il a bourlingué.

(Photo Isabelle Le Maléfan)

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