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Les logements abordables se font rares à Sainte-Foy

MUNICIPAL. La situation de l’accessibilité au logement s’est dégradée de façon inquiétante dans le secteur de Sainte-Foy, déplorent des organismes locaux de défense des droits de locataires, exigeant du même souffle des mesures concrètes pour favoriser la mixité sociale dans ce quartier en plein boum immobilier.

Selon des données provenant de l’Enquête nationale auprès des ménages menée en 2011 par Statistique Canada, déjà il y a trois ans 1650 familles représentant 11% des locataires de Sainte-Foy et Sillery consacraient plus de 80% de leur revenu pour se loger. La norme s’établit à 30% afin de favoriser un budget équilibré permettant de combler les autres besoins (nourriture, vêtements, loisirs, etc.). Pour le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et le Comité d’aide aux locataires (CLAL) de l’ouest de Québec, la situation est préoccupante.

«Elle pourrait même s’être aggravée depuis le dernier recensement, car de 2011 à 2013 on note que l’effervescence qui anime le Plateau Sainte-Foy jusqu’aux alentours du campus universitaire a fait peu de place aux logements abordables ou sociaux. À preuve, au cours des deux dernières années, on dénombre dans l’arrondissement l’ajout de seulement 277 logements locatifs contre 1560 condos», constate Cheryl Ann Degenais du CLAL.

Pour Véronique Laflamme, organisatrice régionale au FRAPRU, le portrait réel risque d’être plus sombre que ce que révèlent les chiffres. D’une part, Sainte-Foy compte nombre d’immigrants nouvellement installés et ceux-ci se font discrets lors des sondages. D’autre part, occupé par l’université Laval ainsi que deux cégeps, le secteur accueille une large part d’étudiants de l’extérieur qui y résident de façon temporaire. «Notre analyse de la situation du logement démontre que le nombre de locataires en grande difficulté s’avère plus élevé à Sainte-Foy et Sillery qu’ailleurs dans la région de Québec. Un indice révélateur en ce sens, ajoute-t-elle, réside dans la progression du coût des loyers de 14% contre une amélioration des revenus moyens de seulement 4%.

Solutions proposées

Les organismes de défense des droits des locataires ne font pas que déplorer le triste sort des locataires du secteur Sainte-Foy. Ils proposent quelques pistes de solution. Parmi celles-ci, la mise en place d’une politique de mixité sociale par l’inclusion de logements sociaux (30%) dans les projets immobiliers de logements et de condos neufs. La création par la Ville de Québec d’une réserve de terrains propices à la construction de logements sociaux, notamment sur le site des résidences de militaires au nord de Place Laurier.

De son côté, la CADEUL rappelle que la Ville doit jouer un rôle moteur dans le développement de logements abordables. La présidente de l’Association étudiante, Caroline Aubry-Abel suggère de prévoir un fonds dédié aux projets favorisant la mixité sociale, afin d’éviter l’éloignement des étudiants du campus.

Parmi les 15 040 ménages locataires à Sainte-Foy/Sillery

6220 (41,4%) versent plus de 30% de leur revenu pour le loyer

3110 (20,7%) versent plus de 50% de leur revenu pour le loyer

1650 (11%) versent plus de 80% de leur revenu pour le loyer

Besoins des ménages vs taille des logements

Taille insuffisante pour 865 (5,7%)

Manque une chambre à coucher pour 775 (5,1%)

Manque deux chambres à coucher pour 90 (0,6%)

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