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Nouveau visage cet automne pour la librairie universitaire Coop Zone

La Coopérative Zone du pavillon Desjardins de l’Université Laval renaîtra de ses cendres au mois de novembre à la suite de l’incendie qui a endommagé ses installations à l’hiver. Parole de son directeur général, Yves Kogovsek, le magasin pourrait même aspirer au titre de «plus belle librairie au monde» une fois les rénovations terminées.

Rappelons que des travaux de soudure effectués le 7 mars dernier dans les passages sous-terrains près du pavillon Moraud seraient à l’origine de l’incendie. La fumée s’est ensuite propagée dans les bâtiments avoisinants, tout particulièrement à l’intérieur du pavillon Desjardins, forçant la fermeture de celui-ci pendant quelques jours pour cause de nettoyage. De tous les commerces et services situés dans le pavillon, la librairie spécialisée en matériel informatique a été la plus durement affectée avec 2,5 M$ de pertes financières. Une enquête suit son cours actuellement afin de faire la lumière sur les raisons exactes de cet incendie.

Le responsable de la Coop, Yves Kogovsek, s’est fait avare de commentaires quant à la nature précise des travaux de rénovation qui seront entrepris prochainement si ce n’est que l’espace commercial sera agrandi de 6000 pieds carrés. Celui qui dirige le magasin depuis 1998 demande à la clientèle d’être patiente, et lui assure qu’elle sera agréablement surprise du résultat. La seule chose qu’il puisse dire pour le moment est que le nouveau décor sera tout sauf banal: «Je n’ai pas pris l’avion, mais j’ai regardé tout ce qu’il y avait comme librairie au monde sur Internet. Et il n’y a rien qui ressemble plus à une librairie qu’une autre librairie. Moi, le mandat que j’ai donné à mes designers, c’est qu’il fallait qu’ils fassent la plus belle librairie au monde», révèle M. Kogovsek, qui a engagé l’entreprise de Québec IN LOCA pour imaginer et concevoir le nouveau décor.

Et qu’aura-t-elle de plus que les autres librairies n’ont pas? «Elle va être adaptée à la nouvelle réalité des générations qu’on dessert. Les librairies, ça a toujours été pareil. Du bois. C’est un peu massif. C’est un peu sombre. Une petite musique classique en arrière-fond. Je voulais aller complètement ailleurs et moderniser le visage des librairies telles qu’on les connaît aujourd’hui», se limite-t-il de répondre, refusant de dévoiler davantage de détails.

Pour l’heure, les travailleurs sont à pied d’œuvre afin de redonner au magasin un aspect convenable. En effet, les locaux seront utilisés pour la distribution des recueils de notes lors des premières semaines de la session d’automne. Du reste, les étudiants ne doivent pas s’attendre à retrouver la librairie universitaire qu’ils ont connue à ce moment. «Lorsque les gens vont venir acheter leurs manuels scolaires, ils vont prendre connaissance de l’ampleur des dégâts», affirme M. Kogovsek. Bien que les aménagements seront réduits au strict minimum en prévision du mois de septembre, ce dernier promet néanmoins que l’organisation sera aussi efficace que par les années passées. Une fois les activités entourant la rentrée scolaire terminées, le magasin sera de nouveau fermé et débuteront alors les grandes rénovations.

De lourdes pertes

Si le directeur général de la Coop Zone parvient à se réjouir aujourd’hui de la tournure des événements, il se souvient que les semaines suivant le sinistre ne laissaient pas présager un tel dénouement. «C’était dégueulasse. C’était noir partout. C’était infecté, et c’est pour ça qu’on a dû tout défaire pour ne pas que la suie se propage dans le système de ventilation. Il a fallu défaire les murs et nettoyer en profondeur. Même que chaque fil électrique a été nettoyé», relate M. Kogovsek.

De plus, il va sans dire que l’inventaire était lourdement endommagé. Au total, près de 55 000 livres ont été abîmés par la suie. Quant aux ordinateurs, qui représentent le tiers du chiffre d’affaires du magasin, ils n’ont subi aucune dégradation majeure. L’essentiel du matériel informatique était entreposé dans des boîtes qui n’ont pas été affectées par la fumée et la suie.

Après entente avec les assureurs, la Coop a pu racheter la presque totalité de la marchandise afin de la liquider au 2530, Boulevard Hamel. Il a été impossible de connaître le montant de la facture défrayée par la Coop Zone, les responsables du magasin préférant garder ces détails confidentiels pour l’instant. Par ailleurs, la coopérative a dû payer elle-même une compagnie pour procéder au nettoyage des livres qu’elle vend désormais à 80% de rabais. La liquidation se poursuit jusqu’en septembre. La Coop travaille en ce moment à ce que le matériel invendu soit réacheminé à des universités dans le besoin, notamment en Haïti.

D’un point de vue humain, l’incertitude régnait également parmi les employés. «C’était un peu déboussolant, parce que ce n’est pas une expérience que tu vis à tous les jours, et ça touche beaucoup d’employés. Les gens étaient insécures, moi le premier», admet M. Kogovsek. Malgré les perturbations, aucun employé n’a perdu son emploi, précise-t-il. Il se félicite aussi que la Coop Zone ait réussi à réaménager ses installations dans une section de la Halte-Bouffe du pavillon Desjardins après seulement une semaine. À cet égard, Yves Kogovsek tient à mentionner la contribution de ses employés: «Je tiens à leur lever mon chapeau. Ça fait peut-être un peu fleur bleue, mais c’est vrai. Et je constate maintenant que tout ce qui est arrivé a vraiment créé un sentiment de solidarité.»

Au sujet de la Coop

La Coop Zone compte une centaine d’employés réguliers, répartis dans 11 points de vente, la plupart étant situés aux quatre coins du campus universitaire. Le nombre d’employés augmente à 300 lors des rentrées scolaires. La Coop Zone est aussi l’un des plus importants revendeurs de matériel informatique dans la région de Québec avec plus de 6000 ordinateurs portables vendus chaque année. À l’heure actuelle, 69 000 personnes sont membres actifs de la coopérative.

L’Appel, membre du groupe Québec Hebdo

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