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Engagé pour que la maladie mentale ne soit pas une fatalité

SANTÉ. Plongé dans le gouffre des dérèglements mentaux pendant plusieurs années, Frédéric Tremblay se fait un devoir de partager l’espoir de guérison. Maintenant qu’il se porte à merveille, il se donne pour mission de servir d’exemple et de ressource pour démontrer que la lumière existe au bout du tunnel. C’est ce qui l’a conduit à accepter le rôle de co-porte-parole national pour la Semaine de sensibilisation aux maladies mentales (SSMM), qui revient cette année du 1er au 7 octobre.

Il y a des jours meilleurs après la guérison d’une maladie mentale, le co-porte-parole de la SSMM 2018 en est la preuve vivante.

(Photo Métro Média – François Cattapan)

Atteint d’une forme sévère du trouble obsessionnel compulsif (TOC), Frédéric Tremblay a vu sa vie basculer dans la mi-vingtaine, à la suite d’une peine d’amour. Les symptômes légers apparus à la fin de l’adolescence se sont alors amplifiés. Les pensées macabres ou violentes qui envahissaient son cerveau sans avertissement ont miné son quotidien. À tel point que la maladie l’a contraint à cesser ses activités professionnelles durant de longs mois et même à devoir séjourner en psychiatrie à l’hôpital.

«J’ai longtemps pensé que ce n’était pas grave et que ça rentrerait dans l’ordre tout seul. Je refusais de me rendre à l’évidence. Mais la maladie mentale sous quelque forme que ce soit ne se soigne pas par elle-même. Au bout du rouleau, je n’étais plus fonctionnel. Il a fallu que je frappe le fond pour me décider à consulter. J’ai mis 15 ans à m’en sortir et c’est justement ce grand délai d’incertitude que je souhaite éviter aux autres qui se reconnaîtront dans mon histoire», raconte Frédéric.

Le résident de Cap-Rouge est très redevable du support familial et médical qu’il a reçu au cours de ses traitements. Celui qui agit comme directeur du développement philanthropique à la faculté de l’administration de l’Université Laval, et précédemment dans des fonctions similaires chez Centraide, tient au passage à souligner le soutien et la compréhension que lui ont témoigné ses employeurs.

Frédéric Tremblay se sent redevable du support qu’il a reçu et veut transmettre cet espoir aux personnes qui souffrent en silence.

(Photo Métro Média – François Cattapan)

«Confier être atteint d’un dysfonctionnement du cerveau peut faire peur à certains patrons dans de petites entreprises moins ouvertes et outillées pour composer avec cette réalité qui touche une partie de la population. J’en suis conscient et d’autant plus reconnaissant qu’on m’ait accompagné, rassuré et respecté dans mon cheminement. Cela a contribué à mon désir de sortir de l’anonymat et de lever la main pour m’engager à faire ma part pour démystifier et dédramatiser les maladies mentales», explique le père de famille de 43 ans.

Informer et sensibiliser

Plus que jamais, Frédéric Tremblay veut transmettre un message de prévention et de sensibilisation au plus grand nombre de gens qui l’entendront. Son but avoué consiste à simplement aider les gens à mieux comprendre les symptômes et les étapes de guérison, autant pour les personnes atteintes que pour celles qui les côtoient. «Mon état de santé a créé une vocation chez moi», lance celui qui est devenu président bénévole de la Fondation québécoise pour le trouble obsessionnel compulsif (FQTOC).

Depuis plus de deux ans, il se sent investi de la mission de partager son vécu et ses connaissances pour servir de ressource et d’inspiration à d’autres personnes atteintes. Il veut surtout véhiculer l’idée que grâce à la psychothérapie, à la médication et à une certaine dose de spiritualité, il y a moyen de retrouver une grande paix intérieure et un bel équilibre personnel et professionnel.

«Graduellement, on finit par s’en sortir. On commence par reconnaître sa condition particulière, puis on accepte l’aide qui est proposée et qui ne cesse de s’améliorer, et le temps vient atténuer nos souffrances et améliorer notre qualité de vie», termine celui qui donne aussi des conférences-témoignages sur son parcours avec la maladie mentale dans l’intention de transmettre courage et détermination à ses pairs.

Au sujet des maladies mentales

  • Près d’une personne sur cinq souffrira d’une de ses formes au cours de sa vie.
  • En raison des préjugés 2/3 des personnes atteintes ne consultent pas.
  • Environ 50% des absences en milieu de travail y sont reliées.
  • La dépression fait plus de victimes (950 suicides) que les accidents de la route (600 morts) par année au Québec.
  • Ne pas confondre maladie mentale (temporaire) et déficience intellectuelle (permanente).
 
 
Métro Média

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