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Un projet irréfléchi, selon des architectes

AMÉNAGEMENT URBAIN. Un regroupement de 325 jeunes architectes de la région de Québec déplorent le processus ayant mené au dévoilement du Phare du Groupe Dallaire, sur le boulevard Laurier.

«La présentation du Phare semble irréfléchie. Un projet de cette envergure implique une démarche complexe qui peut s’échelonner sur plusieurs années. C’est comme si on nous présentait la fin d’un livre ou d’un film, sans qu’on ait lu les autres chapitres ou vu les autres scènes», illustre l’un des porte-parole du Regroupement des jeunes architectes du Québec pour une ville à l’échelle humaine, Guillaume Drouin-Chartier.

Le projet immobilier, évalué à 600 M$, est en attente d’une approbation pour un changement de zonage en vue d’ériger la tour principale à 65 étages. Malgré les 72% d’appui au projet de la population de Québec – selon un récent sondage – le Regroupement dénonce la forme actuelle du Phare et les conséquences sur l’avenir du Plateau Centre de Sainte-Foy. Les professionnels ont d’ailleurs publié une lettre ouverte demandant à l’administration Labeaume de refaire ses devoirs. «On attend maintenant une réaction du cabinet de l’administration Labeaume en lien avec notre lettre ouverte. On n’a rien reçu pour l’instant», ajoute l’architecte Alexandre Laprise, également porte-parole du Regroupement.

Plan d’urbanisme non respecté

Les deux porte-parole ne se formalisent pas des propos du maire de Québec, Régis Labeaume, déplorant l’absence des professionnels lors de l’annonce du Phare.

«Ce n’est pas vrai qu’on n’était pas là. On réfléchit à l’avenir du secteur, surtout depuis l’annonce du PPU (programme particulier d’urbanisme) du Plateau centre de Sainte-Foy en 2013, qui n’est vraiment pas respecté avec ce projet», continue M. Laprise.

Modernité

Selon cet architecte de Québec, Le Phare n’épouserait pas la modernité d’un projet s’inscrivant dans le 21e siècle. «Il n’est ni innovant, ni audacieux, ni écoresponsable. Ce n’est pas en saupoudrant quelques éléments environnementaux que ça en fait un meilleur projet. (…) On ne nous a pas démontré qu’on avait besoin de tous ces logements-là. D’autres secteurs de la ville risquent d’être dévitalisés», évalue M. Laprise.

«Quand on parle d’un bâtiment moderne, ce n’est pas juste l’apparence et les matériaux, mais aussi les valeurs de développement durable, de transport en commun, d’économie d’énergie et d’aménagement du site autour», précise Guillaume Drouin-Chartier.

«C’est une vision réductrice de l’avenir. Il y a eu des années de grandeur dans les années 1970, comme le tunnel de l’autoroute [Dufferin-Montmorency] dans la falaise, qui n’a pas fonctionné. En tant que jeune architecte, on devra vivre avec les décisions d’avenir», poursuit l’architecte et designer urbain.

Concours international?

Sans toutefois proposer une maquette avec sa propre vision d’avenir sur le site du Phare, le Regroupement aurait souhaité que s’organise un concours international d’architecture.

«Il y a un exemple très réussi à Québec, soit le nouveau pavillon du Musée national des beaux-arts du Québec. Ce concours a mené à réfléchir au secteur au grand complet. Pour le plateau centre de Sainte-Foy, on devrait donc penser de manière globale et non pour un terrain seulement», conclut M. Drouin-Chartier.

Groupe Québec Hebdo

Pour joindre le Regroupement des jeunes architectes de Québec: rjaqappui@gmail.com

À lire aussi: «Pour une ville à échelle humaine»

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