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10 ans et les risques toujours présents

TRISTE ANNIVERSAIRE. 26 septembre 2005, 16h. Le mauvais temps et la pluie soutenue ont entrainé le débordement de la rivière Lorette qui, sortie de son lit, coule dans les rues de L’Ancienne-Lorette et du secteur sud-ouest du quartier Les Saules. 10 ans plus tard, les sinistrés se regrouperont au bout de la rue Drolet, tout près de la rivière qui, aujourd’hui encore, leur fait craindre le pire dès que la pluie se fait un peu plus soutenue. Retour sur une saga qui dure depuis 10 ans et qui n’a pas fini de faire couler de l’encre.

Cinq choses à savoir sur l’inondation de 2015 et ses conséquences

D’entrée de jeu, la question se pose: pourquoi s’être installé si près d’une rivière capricieuse? «D’abord, on ne la voit pas la rivière. Les résidents du quartier ne sont pas des gens qui ont décidé de s’installer en bordure d’un cours d’eau», commence Mario Dubé, président du Regroupement sinistré entraide. Et puis les résidents de longue date n’avaient pas souvenir d’avoir connu une telle inondation.

Normal selon Mario Dubé. «Le parc industriel [au sud du boulevard Hamel] a été construit sur d’anciennes plaines où se répandait autrefois le trop-plein. Ça a transféré le point le plus bas de la rivière chez nous quand les rives ont été rehaussées là-bas», explique-t-il.

Inondation majeure

Le 26 septembre 2005, quelque 500 résidences ont été inondées. Si on ne connait pas la valeur exacte des réclamations effectuées à la suite du sinistre, on sait que les dommages s’élevaient à plus de 100 000$ pour certains. Et pour cause: dans le secteur, le drain pluvial et le drain sanitaire sont connectés. En conséquence, l’eau qui a envahi les sous-sols des maisons du secteur n’était pas seulement de l’eau de pluie, forçant une décontamination bien plus complexe et couteuse qu’un simple assèchement.

Tout cela sans compter la seconde inondation majeure survenue le 31 mai 2013. «Les résidents ont vécu un grand désespoir. La première fois on s’est dit « on va réparer et passer à autre chose ». Sauf que là, on savait qu’on en aurait pour plusieurs années. On savait que ça allait nous affecter psychologiquement. Ça a été plus rough», raconte M. Dubé.

S’il reste encore beaucoup à faire avant que les résidents de L’Ancienne-Lorette et du quartier Les Saules ne se sentent réellement en sécurité, des mesures ont été prises depuis 2005. Le problème, c’est que la patience des sinistrés est régulièrement testée depuis les 10 dernières années. Après la chicane très médiatisée des sacs de sable qui a opposé Régis Labeaume et Émile Loranger, les maires de Québec et de L’Ancienne-Lorette, c’est maintenant la carte des zones inondables qui crée des frictions. «On me dit que c’est imminent, qu’on veut simplement s’assurer que tout le monde sera sorti de la zone inondable après les travaux prévus», explique M. Dubé qui croyait pourtant la chose acquise.

Pas que du négatif

Soucieux de faire la part des choses, Mario Dubé tient à souligner un point positif: la reconstruction du pont sur Henri IV. Celle-ci devait se faire en deux étapes: une direction cette année, l’autre la suivante. Or les travaux ont été devancés et s’achèvent bientôt. De quoi donner aux sinistrés l’espoir de voir les travaux sur le pont Hamel, prévus en 2017, être eux aussi devancés.

Et preuve que c’est dans le malheur qu’on découvre parfois ce qu’il y a de meilleur chez l’être humain, les résidents inondés en 2005 ont découvert une solidarité et un sentiment d’appartenance à leur secteur qu’ils ne connaissaient pas auparavant. «Ça nous a permis de nous regrouper. Maintenant, il y a un grand sentiment d’appartenance. Quand on voit un voisin qui a besoin d’aide, on ne détourne pas les yeux, on sort lui donner un coup de main. L’entraide et la collaboration sont restées», explique Mario Dubé.

Le 26 septembre 2015, les sinistrés se regrouperont au bout de la rue Drolet pour souligner symboliquement ce 10e anniversaire. Pour Mario Dubé, ce n’est pas un constat d’échec que tout ne soit pas encore réglé 10 ans plus tard. Il entend continuer à talonner les élus pour que le cauchemar des sinistrés se termine enfin. «Si on est capable de construire un amphithéâtre de 400 M$ en six ans, je ne peux pas croire qu’on n’arrivera pas à faire quelque chose avec la rivière Lorette après 10 ans», conclut-il.

Québec Hebdo

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