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Manque de ressources criant pour les polyhandicapés

Créée à l’automne 2013, la classe Marguerite vient pallier le manque de ressources criant pour les polyhandicapés de 21 ans et plus à Québec. Le projet-pilote, au Centre d’éducation des adultes des Découvreurs – Centre de l’Envol de L’Ancienne-Lorette, doit être sous peu réévalué, avant d’obtenir de nouveau le feu vert pour entamer une nouvelle année scolaire.

«On veut que les jeunes soient en mode réussite. Souvent, les programmes des commissions scolaires sont normalisés, mais non adaptés pour les polyhandicapés, situés sous la moyenne. On a bâti un programme avec des objectifs réalistes, en fonction des capacités du jeune. Au lieu de dire « Il ne marche pas », on dit plutôt « Il se déplace en fauteuil roulant »», détaille Paule Lévesque, coordonnatrice de la classe Marguerite et conseillère clinique.

Après 21 ans, le néant

Selon Mme Lévesque, le nombre de placements augmente de façon exponentielle lorsque le jeune atteint 21 ans, par manque de ressources.

«À cette période de la vie de leur enfant, les parents ne savent pas où se tourner pour avoir de l’aide. S’ils en prennent soin à la maison, ça les place en situation de pauvreté. Ces gens-là veulent continuer de travailler. À l’école Madeleine-Bergeron (destinée aux jeunes de 4 à 21 ans vivant avec une déficience motrice), il y a des ergothérapeutes, des physiothérapeutes. Tout est là pour réparer l’équipement. Lorsque le jeune atteint l’âge de 21 ans, les suivis sont beaucoup moins serrés. Si un équipement brise, le parent doit entreprendre toutes les démarches», déplore Paule Lévesque.

De plus, avec le temps, les parents vieillissent et n’ont plus leur force d’antan. Ils ne peuvent plus toujours porter leur enfant et en prendre soin. La maison doit aussi être munie d’installations adaptées pour le jeune, installations pouvant s’avérer coûteuses.

Une première

Sensible à la réalité des parents ayant un enfant polyhandicapé (vivant avec des déficiences physique et intellectuelle, à ne pas confondre avec multihandicapé, présentant deux handicaps physiques ou plus mais pas de déficience intellectuelle), l’organisme de Sainte-Foy Laura L’émerveil a mis sur pied la classe Marguerite pour répondre aux besoins de cette clientèle.

C’est ainsi que deux locaux ont été libérés au Centre d’éducation pour adultes L’Envol de L’Ancienne-Lorette pour accueillir une dizaine de jeunes et de sept à neuf éducatrices. «La Commission scolaire [des Découvreurs] voulait payer pour le projet, mais pas le gérer. C’est une première qu’un organisme s’occupe d’un tel projet au sein d’une commission scolaire», indique la coordonnatrice de la classe Marguerite.

Fermeture anticipée

Selon Mme Lévesque, le placement dans le réseau public des centres de jour du CRDI (Centre de réadaptation en déficience intellectuelle) peut être passablement long.

«Il y a une liste d’attente. Parfois, il faut attendre au point qu’un jeune meure pour qu’un autre obtienne une place. Si on ne peut placer les jeunes au centre de jour, le parent doit s’en occuper à la maison et ça le met dans une situation de pauvreté», souligne-t-elle.

La coordonnatrice de la classe Marguerite fait observer que les centres de jour ont fermé à Montréal, il y a quelques années. Elle appréhende la même situation à Québec. «On a une série de rencontres prévues cette année avec des intervenants faisant partie d’un comité consultatif sur l’avenir des services offerts aux jeunes polyhandicapés», conclut-elle.

La classe Marguerite en bref

De 7 à 9 professionnels

11 élèves polyhandicapés

25 000$ par élève à temps plein (subvention)

2 locaux prêtés par le Centre d’éducation pour adultes L’Envol

Laura L’émerveil est l’organisme gestionnaire

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