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Accident mortel: La CSST cible l’électricité déficiente et une rallonge endommagée

Après l’inspection du chantier d’un abribus à l’Université Laval, où Alain Turcotte est mort électrocuté, le 17 juillet 2013, la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) vient de déterminer deux causes de l’accident mortel: une électricité déficiente et une rallonge sous tension endommagée (à cinq endroits).

«Il y a plusieurs manquements au Code de sécurité et au programme de prévention du maître d’œuvre», a résumé Michel Bilodeau, inspecteur de la CSST responsable de l’enquête, rendue publique jeudi.

L’entrepreneur Alain Turcotte, propriétaire de l’entreprise Soudure A. Turcotte, est un sous-contractant de QuébecHab, le maître d’œuvre du chantier. «Nous avons envoyé un constat d’infraction pour la rallonge électrique déficiente à QuébecHab, qui se situe entre 1 500$ et 12 500$, mais nous ne pouvons préciser davantage le montant, puisque l’entreprise a envoyé un plaidoyer de non-culpabilité qui a été porté en Cour d’appel», a indiqué Guylaine Poulin, directrice du Service de la prévention-inspection de la CSST.

Quant à l’électricité déficiente, la CSST n’a pu donner de constat d’infraction au maître-d’oeuvre, expliquant qu’elle doit avoir des preuves hors de tout doute pour cette cause de l’accident.

Rappel des faits

«Au moment de poser le dernier fer angle de la structure de l’abribus, le contremaître du maître-d’œuvre utilise une prise électrique temporaire où sont branchés les fils de la rallonge et de la rectifieuse. Il fait près de 30 degrés Celcius. Les vêtements de M. Turcotte sont détrempés, et il va grimper dans l’escabeau de métal. Mais c’est en déplaçant l’escabeau que le contact avec la rallonge endommagée va se faire, et c’est en touchant un câble armé accroché à la structure que l’entrepreneur est électrocuté», détaille l’inspecteur de la CSST. L’entrepreneur est décédé deux jours plus tard, des suites de ses blessures.

Soulignons que le 17 juillet 2013 est la première journée où l’électricité est en fonction dans l’abribus. Toutefois, des rallonges électriques sont encore utilisées pour la rectifieuse. La prise électrique temporaire ne possède toutefois pas de disjoncteur différentiel de fuite à la terre (DDFT). La tension électrique de la prise est de 120 volts. Le Code canadien de l’électricité oblige l’installation des prises de courant protégées par des disjoncteurs différentiels de classe A.

Depuis 2008, 92 accidents causés par le courant électrique sur un chantier sont survenus dans la région de la Capitale-Nationale. De ce nombre, seul celui de M. Turcotte a entraîné un décès. Au Québec, on compte 985 accidents, dont 19 mortels.

Groupe Québec Hebdo.

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