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70 ans de L’Appel: un peu d’histoire

ANNIVERSAIRE. Autres temps, autres mœurs. Il a y 70 ans, le journal L’Appel a vu le jour dans un monde bien différent de celui que connaissent aujourd’hui ses lecteurs. Les publicités comme les textes dans le journal revêtaient un tout autre aspect et les lecteurs d’alors faisaient face à une toute autre réalité. Retour dans le temps.

L’Appel a été publié pour la toute première fois le 5 mai 1945, une époque caractérisée par sa prospérité. L’Amérique d’alors doit maintenir sa productivité pour assurer la reconstruction des pays européens lourdement touchés par la guerre. Les familles vivent alors une augmentation de leur niveau de vie et s’ouvrent à de nouvelles valeurs, influencées par la radio, le cinéma, puis la télévision.

L’époque est aussi celle du début du baby-boom. La croissance des familles engendre un besoin accru de logements. Partout, le développement domiciliaire reprend avec vigueur et les territoires des villes s’étendent. L’Appel est donc lancé dans un contexte favorable, alors que la montée des salaires fait grossir les rangs de la classe moyenne, un groupe de lecteurs de plus en plus scolarisés.

Sillery, le premier secteur de distribution de L’Appel, ne fait pas exception et évolue au rythme de la société québécoise. La bourgeoisie moyenne, qui envahit les nouveaux secteurs de développement domiciliaire, occupe de plus en plus de place dans la vie communautaire. La construction accélérée fait rapidement croitre la population de la petite ville d’alors – Sillery passe du statut de municipalité à celui de ville en 1947 – et de nombreux organismes communautaires voient le jour.

Développement de Sillery

Sous la gouverne de Roméo Paquet, maire de 1941 à 1949, Sillery se développe à la vitesse Grand V. C’est lui qui crée la première brigade de policiers et pompiers qu’il confie à Jos Villeneuve en 1943. Le maire Paquet dote également Sillery d’un premier camion à incendie. Côté urbanisme, il permet l’ouverture du boulevard Laurier, créant un accès plus direct au pont de Québec.

Lecteurs royaux

Des princesses et des archiducs ont fort probablement déjà lu L’Appel. C’est qu’entre 1940 et 1948, Sillery est devenu le refuge de la famille impériale d’Autriche. Zita de Habsbourg, impératrice d’Autriche et reine de Hongrie détrônée après moins de deux ans de règne à la fin de la Première Guerre mondiale, et ses enfants étaient en exil en Belgique quand la Deuxième Guerre mondiale a éclaté. Devant l’invasion de l’armée allemande, la famille royale d’Autriche a quitté son exil pour un autre, cette fois aux États-Unis. C’est là-bas, alors qu’elle était à la recherche d’écoles francophones pour permettre à ses quatre plus jeunes enfants de terminer leur formation, que la noble dame a choisi de s’installer à Sillery. La famille résida pendant ces huit ans à la Villa Saint-Joseph au parc du Bois de Coulonge.

À la plage

En 1952, la ville de Sillery devient propriétaire de la plage de L’Anse aux Foulons. Les baigneurs la fréquentent déjà et l’administration souhaite s’assurer de la bonne tenue de l’endroit. Le règlement numéro 116 est alors émis afin de soumettre les baigneurs à certaines conditions.

Ainsi, «aucune personne du sexe féminin âgée de 12 ans et plus ne se baignera aux endroits mentionnés […] sans être revêtue d’un costume de bain féminin, consistant en une culotte et une chemise, en un ou deux morceaux, couvrant le corps depuis les épaules jusqu’au bas de la fourche des jambes, avec jaquettes ou jupes rabattant par-dessus la culotte, et descendant au moins quatre pouces en bas de la fourche des jambes. La chemise ou corsage ne devra pas être décolletée sur la poitrine de plus de quatre pouces, à partir de la base du cou, et l’échancrure autour des bras ne devra pas être plus d’un pouce et demi tout le tour de chacun des bras. Les costumes à double ouverture sous les bras sont défendus.

Souvenirs de L’Appel

En 70 ans, L’Appel a vécu de nombreux changements. Apparences, chroniques et type de publicités ont beaucoup changé avec le temps. Ainsi, L’Appel a déjà eu sa page féminine avec au menu un carnet mondain, une chronique des naissances, des recettes ou encore des conseils pour la ménagère.

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