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Procéder par étapes pour sauver le lac Saint-Augustin

ENVIRONNEMENT – «Avant toute mesure pour tenter de soigner et pérenniser le lac Saint-Augustin, il faut d’abord fermer le robinet des sources de polluants qui nourrissent les cyanobactéries qui y prolifèrent jusqu’à l’étouffement. Rien ne sert de brûler les étapes et de mettre la charrue devant les bœufs.»

Le commentaire vient de Louis Désilets, président nouvellement élu à la tête du Conseil de bassin du lac Saint-Augustin (CBLSA). Il témoigne de sa façon d’aborder la délicate problématique entourant la sauvegarde du plan d’eau en milieu urbain. C’est aussi une réaction de modération devant le récent engouement médiatique pour la préservation des lacs de la région de Québec.

«Tant mieux si les récents reportages ramènent le sujet à l’avant-scène. Toutefois, nous ne sommes pas encore à l’étape de mettre des mesures correctrices en place. Le rôle du conseil de bassin consiste d’abord à transmettre l’information cumulée et divulguée lors de la présentation de notre Vision d’avenir pour le lac Saint-Augustin et notre Plan d’action 2014. Une fois que nous aurons sensibilisé la population et concerté une majorité autour d’orientations définies pour sauver le lac, alors il sera opportun de se tourner vers les politiciens», indique celui qui préconise une approche structurée.

Pour y parvenir, M. Désilets compte à moyen terme mettre l’accent sur la vulgarisation de la problématique du petit plan d’eau situé dans un milieu urbain en développement. La priorité en ce sens consiste à mettre en images la vision du CBLSA, pour avoir un document qui parle concrètement aux gens. Ensuite, il souhaite établir une stratégie de communication basée sur les trois piliers de la vocation du lac, soit ses dimensions environnementales, récréatives et sociales.

Fragilité et vigilance

Déjà, on y décommande la baignade, en raison de la prolifération des cyanobactéries qui cause des épisodes d’algues bleu-vert. Il ne faudrait pas que les écoulements de nutriments qui alimentent ce phénomène s’accentuent, car ce sont d’autres activités comme la pêche qui pourraient être menacées. À terme, un petit lac qui est asphyxié dépérit jusqu’à devenir un marécage puis une tourbière.

Ce n’est pas ce qu’envisage le président du CBLSA. Ni les riverains, qui se sont exprimés en très grande majorité en faveur de la sauvegarde de leur plan d’eau, lors d’une récente consultation. «L’espoir est permis, insiste M. Désilets. Les sources du problème sont identifiées et les pistes de solutions se confirment. Reste à définir les usages préconisés, puis agir en conséquence avec des mesures ciblées. Rien ne sert pour l’instant de mettre de l’avant une intervention coûteuse si les causes du problème persistent.»

La vigilance s’impose donc, car le lac Saint-Augustin est un petit plan d’eau peu profond situé en milieu urbain. Avec à peine 10 pieds de profondeur en moyenne et tout juste 15 pieds dans sa cuve centrale, il s’avère très fragile. La présence autour de développement résidentiel, d’exploitation agricole et d’une autoroute passante, conjuguée à sa petite quantité d’eau et son faible débit de renouvellement, en font un milieu de vie menacé de l’extérieur (ruissellement) aussi bien que de l’intérieur (sédiments).

Efforts de sauvegarde en place

-Parc riverain protégeant une bande de verdure

-Élimination des fosses septiques et raccordement du secteur nord au réseau d’égout

-Nouvelles constructions normées sur des terrains plus grands

-Renaturalisation des rives encouragée

-Pratiques agricoles améliorées

Priorités du Plan d’action 2014

-Mise en images de la vision d’avenir

-Démonstration d’une bande riveraine

-Végétalisation de fossés

-Recherche de financement

-Arrimage avec l’Organisme des bassins versants de la Capitale

 

*Lire aussi les textes complémentaires :

Saint-Augustin agit pour la santé de son lac

Échec du marais filtrant en bordure de la 40

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