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Concept français de «Village de la prévention» implanté à Québec

Explosion d’un train à Lac-Mégantic ou d’une usine chimique à Toulouse, même branle-bas de combat. Dans les deux cas, les impacts humains et environnementaux ont été majeurs. C’est donc dans une optique de partage des meilleures façons d’éviter le pire que le concept français de Village de la prévention sera adapté à Québec.

Une entente de partenariat a été signée en ce sens entre le Fonds pour la culture et le management des risques (FCM-Risques) de France et le Centre RISC du Campus Notre-Dame-de-Foy. L’initiative sera déployée durant la prochaine année. Elle mènera à la présentation d’un premier Village québécois de la prévention, au cours de l’automne 2015. À temps, pour souligner le 50e anniversaire de l’établissement d’enseignement de Saint-Augustin.

Si les professionnels de l’intervention – policiers, pompiers, ambulanciers, Croix-Rouge, etc. – sont parés à toutes éventualités, c’est rarement le cas de la population. Pire, le manque de communication et d’organisation peut occasionner des interférences dans les opérations des experts en sécurité publique. Pour pallier ce déficit de préparation, le FCM-Risques français a imaginé la notion de Village de la prévention. Cinq grandes villes de France y adhèrent, pour faire reculer les risques.

«L’idée repose sur une présentation ambulante des services d’urgence. On mise sur la prise en charge du citoyen, afin d’accroître son autonomie et sa résilience en cas de catastrophe», explique Matthieu Gressier. Le directeur général délégué du FCM-Risque était de passage à Québec, accompagné d’une délégation française, pour la signature du partenariat avec le Centre RISC dans le cadre du 6e Colloque international sur la gestion des risques.

Tenu récemment, le premier Village de la prévention a connu un vif succès à Saint-Quentin, ville de 57 000 habitants dans l’Aisne en France. Sur neuf jours, ce salon de la sécurité a attiré 12 000 visiteurs et permis la formation de 4000 personnes aux rudiments des premiers secours. Des ateliers spécifiques s’adressaient aux milieux scolaires et du troisième âge. On y apprenait notamment à maîtriser sa conduite, reconnaître le danger et faire face aux risques.

Vision et mission

Selon Guy Dufour, directeur du Centre RISC de Québec, le concept français cadre bien avec le mandat de l’établissement dédié à la formation de la relève en gestion des risques de sinistres et planification en sécurité civile. Il s’inscrit dans sa vision qui consiste à «accompagner la société québécoise dans l’amélioration de la culture de prévention du risque». En droite ligne avec sa mission de «présenter de nouvelles pratiques, afin de réduire la probabilité et l’incidence des sinistres».

De plus, un futur Village de la prévention correspond aux objectifs de la Politique québécoise de sécurité civile 2014-24. Tirant des leçons de la tragédie de Lac-Mégantic, elle appuie les efforts déployés en vue de développer des compétences sécuritaires pour accroître la résilience du Québec. Tous les acteurs de la société sont interpellés par cette réalité, devant l’augmentation des sursauts climatiques et des risques liés au transport de marchandises dangereuses en quantités toujours plus grandes pour satisfaire nos besoins de consommation.

Ce qu’ils ont dit :

-«Il est de responsabilité publique de veiller à sensibiliser et protéger la population. Souvent, les risques peuvent être identifiés et évités.» – Xavier Bertrand, député français, maire de Saint-Quentin et président du FCM-Risques.

-«La tragédie de Lac-Mégantic illustre la nécessité de mieux se responsabiliser pour prévenir les catastrophes. Le concept de caravane de la sécurité y contribuera.» – Steven Blaney, ministre de la Sécurité publique du Canada

-«La signature de cette convention permettra de fédérer les acteurs en sécurité et de susciter la coopération du milieu, pour adapter le concept de Village de la prévention aux réalités québécoises.» – Guy Dufour, directeur du Centre RISC

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