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Les émissions atmosphériques d’Anacolor en analyse

Le ministère de l’Environnement vient d’accepter le devis de modélisation des émissions atmosphériques de la société Anacolor, sise 4290, rue Saint-Félix à Cap-Rouge. Cette analyse permettra de vérifier si l’entreprise respecte la réglementation environnementale en vigueur. En attendant, le laboratoire mobile du ministère a, durant cinq jours, patrouillé pour échantillonner en temps réel les contaminants atmosphériques aux alentours de l’entreprise.

Suite aux plaintes reçues des citoyens du Vieux Cap-Rouge concernant l’odeur de peinture émanant d’une cheminée de l’entreprise Anacolor, le ministère de l’Environnement a approuvé, le 5 septembre dernier, le devis de modélisation de la dispersion atmosphérique des contaminants émis par de la compagnie, spécialisée dans le traitement et revêtement de surfaces haut de gamme des produits métalliques d’architecture.

«L’entreprise devra entrer toutes les données des différents produits utilisés. Selon les vents, les quantités et la nature des produits utilisés, cette modélisation nous permettra de connaître la dispersion possible des émissions atmosphériques et les concentrations de contaminants dans l’air ambiant qui en résultent. L’analyse sera faite par des spécialistes», explique Frédéric Fournier, porte-parole du ministère de l’Environnement.

En effet, cette modélisation a été confiée à LVM, une firme d’ingénierie spécialisée en environnement. La modélisation devrait être remise au ministère de l’Environnement au début du mois d’octobre.

Analyse en temps réel

En attendant, le laboratoire mobile du ministère de l’Environnement a été dépêché sur place pendant cinq jours au cours du mois de septembre. Cette unité analytique à la fine pointe de la technologie a effectuée des mesures de la qualité de l’air en continu.

En patrouille ou stationnaire, sous influence ou non de la source à surveiller, le laboratoire mobile compile les données en temps réel. «On mesure, entre autres, les particules totales et fines, les composés organiques volatils, les oxydes d’azote ou encore les hydrocarbures aromatiques polycycliques que l’on retrouve dans l’atmosphère», explique Karine Gingras, chimiste et responsable du projet pour le Centre d’expertise en analyse environnementale du Québec.

Les données seront ensuite analysées puis interprétées en fonction des normes d’air ambiant du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère.

Les techniciens et chimistes à bord du laboratoire mobile ont notamment relevé, «le 11 septembre dernier, un épisode similaire à celui signalé par les citoyens. Les analyses des données sont en cours», confie Frédéric Fournier. Le rapport final devrait être remis à la direction générale du ministère de l’Environnement d’ici quelques semaines.

«Montrer patte blanche»

Le ministère de l’Environnement a effectué au début du mois d’août une inspection au sein de l’entreprise. Un avis de non-conformité a été remis aux dirigeants d’Anacolor pour avoir augmenté la production sans certificat. Pourtant, construite en 1967, l’entreprise n’était pas dans l’obligation de détenir ce certificat. «L’entreprise est trop ancienne. Dans le temps, ça n’existait pas», explique Richard LeBlanc, vice-président d’Anacolor. La firme LVM fournira la demande de certificat, au ministère de l’Environnement, lors du dépôt de la modélisation.

L’inspection avait également révélé une vitesse d’évacuation d’une cheminée inférieure à la norme. «Les clapets de fermeture à l’intérieur de la cheminée étaient coincés. C’était un bris mécanique», explique Richard LeBlanc. L’entreprise a apporté très rapidement les correctifs.

Le vice-président espère, avec toutes les analyses qui sont en cours, rassurer la population. «Je ne suis pas inquiet des résultats. C’est sûr, des odeurs, ça peut arriver tout comme les odeurs de diesel avec le garage de la ville. Tout est en règle, car nous sommes surveillés. Chaque année, le ministère de l’Environnement vient ici. La Ville de Québec monitore les rejets dans les égouts avec des capteurs placés en permanence et nous prenons nos propres mesures que l’on envoie au ministère de l’Environnement. Pour moi, c’est une formalité, mais cela permettra de mettre les choses au clair. La modélisation nous permettra soit de prouver que tout est correct soit s’il y a des correctifs à apporter, de les faire. Nous voulons montrer patte blanche. Nous voulons prouver que nous respectons les normes environnementales de la nouvelle réglementation, qui est entrée en vigueur le 31 juillet dernier», conclut-il.

L’Appel, membre du Groupe Québec Hebdo

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