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La 3e version du projet au golf de Cap-Rouge ne rallie pas la majorité

Après avoir été ramenée de 15 à 12 étages, la troisième mouture du projet propose 10 étages alors que le zonage récréatif en permet quatre. /Esquisse gracieuseté Photo:

URBANISME. Passé de 15 à 12, puis à 10 étages, le projet immobilier proposé par la direction du Club de golf de Cap-Rouge ne satisfait toujours pas le voisinage immédiat. Bien que moins élevée que les précédentes, la troisième version présentée le 4 février en atelier d’échanges publics ne comble pas les attentes des propriétaires environnants.

Pour la majorité des membres du comité citoyen intéressés par les efforts visant à pérenniser le club de golf, l’érection d’une tour à l’emplacement du chalet actuel demeure irrecevable. À la suite de la soirée organisée par la Ville de Québec, il ressort que le gabarit de l’édifice proposé est encore trop massif et ne s’intègre pas au quartier résidentiel.

«Notre référence, c’est ce que le zonage actuel permet, soit quatre étages pour un bâtiment de type récréatif. Pour ceux qui avancent que le promoteur a fait des compromis en diminuant la hauteur de l’édifice, il faut savoir que dans le quartier ça se limite à neuf mètres ou deux étages. Et le zonage accorde déjà une forme de dérogation au golf en permettant la construction d’un immeuble à vocation récréative de 15 mètres. Or, la troisième mouture du projet atteint plus de 30 mètres, soit plus du double de ce qui est consenti en vertu du règlement de zonage actuel», évoque Julien Mainguy.

Le porte-parole du comité citoyen se surprend que la Ville ait avalisé la présentation aux citoyens d’un projet réduit d’à peine 12 à 10 étages. «Pourtant, rappelle-t-il, le compte-rendu du précédent atelier d’échanges de novembre constatait l’absence d’appui à une tour. Tout comme le sondage effectué par le comité citoyen au sujet de la première mouture (90% contre). On peut donc se questionner sur la vision urbanistique derrière l’analyse de deux moutures en hauteur. Cela contrevient aux principes de base de l’architecture, en matière d’intégration et de respecter du cadre bâti.»

Érigé sur l’ancien chalet d’accueil, l’immeuble serait décalé vers la rue Jean-Charles-Cantin à l’ouest. /Esquisse gracieuseté

Servitude de conservation

Aspect novateur d’intérêt, les conseillers juridiques du promoteur, O’Brien Avocats, avancent la possibilité d’instaurer une servitude de conservation. Celle-ci garantirait à perpétuité l’aspect naturel des terrains dédiés à la pratique du golf. Elle serait introduite dès après la modification du zonage municipal et l’obtention du permis de bâtir pour le projet immobilier en remplacement du chalet d’accueil actuel. Ainsi, aucun changement ne pourrait menacer l’intégrité du parcours de 18 trous, sans l’approbation des trois bénéficiaires de la servitude, soit les propriétaires résidentiels contigus, la Ville de Québec et le syndicat de la future copropriété.

*PRÉCISION: La servitude de conservation proposée n’entrerait en vigueur, le cas échéant, qu’à la suite d’une éventuelle cessation des opérations du parcours de golf.

Prochaines étapes

Dans l’immédiat, la Ville doit rédiger un rapport détaillé sur le déroulement de la plus récente présentation tenue début février. L’organisation d’ateliers d’échanges en amont, avec les citoyens concernés par un projet, vise justement à favoriser le consensus vers une certaine acceptabilité sociale. À cet égard, il semble que les représentants municipaux étaient plus nombreux à assister à l’activité virtuelle sur Zoom. Certains participants se demandent si cela signifie un moment charnière dans le processus.

Pour sa part, le comité citoyen entend sonder l’appréciation de la nouvelle mouture du projet immobilier. Bien que certains propriétaires trouvent louables les efforts du promoteur, M. Mainguy s’attend à ce que la majorité soit toujours réfractaire. «En fait, résume-t-il, c’est simple. Plus les gens résident près de la future tour et plus ils craignent la perte d’ensoleillement, de qualité de vie et de valeur pour leur propriété.»

Ce dernier estime que la direction du club de golf n’a pas fait la démonstration de la nécessité d’un bâtiment imposant pour assurer sa survie à long terme. «Nous souhaitons que le parcours ait du succès dans ses activités et demeure notre voisin dans l’avenir. Nous pensons que cela est réalisable avec un projet de moindre hauteur, qui respecte le zonage permis. Quitte à l’étaler davantage sur ses terrains en devanture. Ainsi, croit le porte-parole citoyen, on pourrait envisager l’atteinte d’un consensus favorable.»

Consensus ou référendum

Piloté par le Groupe Tanguay, Ogesco et PMA Architectes, le projet immobilier du Club de golf de Cap-Rouge reste en attente d’une modification au zonage municipal. Celle-ci nécessite l’atteinte d’un consensus en faveur d’une approbation citoyenne majoritaire, sans quoi il pourrait devoir passer par un référendum local.

Vue arrière de l’édifice, depuis le parcours du Club de golf de Cap-Rouge. /Esquisse gracieuseté

Québec Hebdo

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