Coupe d’arbres pour déplacer la voie ferrée à Sillery
Intervention requise en vue de déplacer la voie ferrée au pied de la falaise
TRAVAUX. Le chantier de la phase III de la promenade Samuel-De Champlain a pris une tournure pour le moins surprenante récemment. Il s’avère assez difficile pour les gens qui habitent ou circulent dans le secteur de ne pas avoir aperçu la coupe à blanc dans la falaise de Sillery. Or, il semble qu’il s’agit d’une étape nécessaire au réaménagement des voies de transport et principalement de celle du train.
Ce qui semble étonner voire décevoir les plaignants qui se sont manifestés auprès des médias, c’est que la fatalité n’a jamais été évoquée publiquement. Le déboisement de la falaise entre les côtes de Sillery et Gilmour aurait même échappé à l’analyse du Bureau d’audiences publiques en environnement (BAPE). À la Ville de Québec, on assure aussi n’avoir rien vu venir dans ce dossier géré par la Commission de la capitale nationale du Québec (CCNQ).
Du côté du maître d’œuvre du projet devant relier les phases I et II de la promenade Samuel-De Champlain, on confirme que l’abattage des arbres est nécessaire à la réalisation de sa phase III. Cela doit permettre de stabiliser la falaise dans ses portions les plus abruptes. L’intervention inclut notamment la pose d’un grillage servant à retenir les parcelles qui pourraient se détacher du flanc rocheux.
Normes ferroviaires
«Ces travaux de stabilisation découlent des normes de sécurité applicables à la voie ferrée du Canadien National. Aucun reboisement n’est envisagé. Comme l’objectif consiste à installer des grilles et des ancrages visant à éviter la chute de roches, la plantation de nouveaux arbres est incompatible avec la nature des travaux. La végétation reprendra naturellement sa place de manière progressive au fil des ans», précise Stéphane Desmeules, coordonnateur aux communications à la CCNQ.
Pour certains citoyens déçus du résultat à court terme, il s’agit d’une version démesurée de l’adage voulant «qu’on ne fait pas d’omelettes sans casser des œufs». Ici, c’est le poulailler tout entier qui se trouve saccagé. Des éléments de consolation résident dans l’éventualité de profiter éventuellement d’un superbe parc riverain avec accès direct au fleuve Saint-Laurent. Pour cela, il faut déplacer la voie ferrée au pied de la falaise. Avec le temps, la nature finira par reprendre ses droits.
Suite de travaux
Rappelons que le réaménagement du boulevard Champlain se poursuit au cours de l’été 2021. «Il comprend la démolition du viaduc ferroviaire, l’ajout de voies routières en direction ouest et la construction du nouveau portique ferroviaire. Entamés à l’automne, les travaux du pavillon des Baigneurs continuent également cette année. Au printemps, l’aménagement s’effectuera dans le secteur de la côte de Sillery et de la station de la Voile, située à proximité du Yacht Club de Québec. Des travaux d’enrochement doivent aussi reprendre cet hiver», énumère M. Desmeules.
Précisons que la phase III du parc linéaire urbain prévoit un pôle balnéaire en bordure du fleuve Saint-Laurent. Le projet s’effectue dans la continuité de la phase I de la promenade Samuel-De Champlain. À terme, elle comportera une plage urbaine, un vaste bassin de baignade de 1500 m2, un miroir d’eau avec jets, trois stations thématiques et trois pavillons de services, ainsi que des accès aux berges du fleuve et la mise en valeur du marais Saint-Michel.
193M$ = montant de l’investissement pour l’ajout d’une portion de 2,5km dans le cadre de la phase III de la promenade Samuel-De Champlain.
Québec Hebdo