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Contre-expertise et recharge suggérées pour la plage Jacques-Cartier

Les dommages causés par les fortes marées et les vagues sont évidents sur certaines portions de la plage Jacques-Cartier. /Photo Métro Média – Archives Photo:

AMÉNAGEMENT. L’étape des consultations publiques sur le projet de stabilisation des berges de la plage Jacques-Cartier a soulevé certaines inquiétudes quant à l’intervention envisagée par la Ville Québec. Si la nécessité d’agir pour préserver le site s’avère assez généralisée, le concept des épis brise-lames ne semble pas faire l’unanimité dans les mémoires présentés devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).

Peu nombreuses, les présentations entendues par visioconférence ont paru éclairantes pour le président de la commission, Pierre André. Particulièrement celle de Yann Ropars, ingénieur spécialisé en ouvrages côtiers et portuaires chez Consultants Ropars. Il soutient que certaines analyses du consultant au dossier Stantec ne concordent pas avec la réalité hydrodynamique du fleuve. Celles-ci ne tiendraient pas compte des vitesses extrêmes des courants, lors des marées montantes et des crues de tempête.

L’ingénieur spécialisé en ouvrages côtiers, Yann Ropars, déplore que le projet de stabilisation des berges ne prévoie pas de recharge de plage. Une technique appliquée avec succès dans divers projets, dont à Percé. /Photo gracieuseté

«Les modélisations proposées doivent être réévaluées entièrement. L’avancement des épis rocheux submersibles dans le fleuve fait également craindre l’amplification des vagues. De plus, il est prévisible que ces structures vont être saccagées par les glaces en hiver et n’empêcheront pas l’érosion des berges», estime l’expert, qui suggère de réviser le projet, afin qu’il protège mieux la plage Jacques-Cartier. Il déplore aussi que Stantec ne propose aucune solution de recharge de plage. M. Ropars a présenté trois réalisations du genre auxquelles il a collaboré dans le Bas-du-Fleuve et en Gaspésie.

De son côté, Jean Painchaud, porte-parole de la ZIP (Zone d’intervention prioritaire) de Québec, reconnaît la problématique d’érosion. Toutefois, il se dit surpris par l’ampleur de l’intervention et persuadé des impacts permanents sur l’aspect naturel du parc. «Avant de passer à l’étape des plans et devis, il y aurait lieu d’opter pour une contre-expertise, afin de ne pas se limiter à un modèle unique. Il serait judicieux de prévoir la pratique d’autres activités que la marche en sentier, comme la pêche récréative en rive et la baignade», recommande-t-il.

Favorable mais…

Représentant de l’Organisme des bassins versants de la Capitale, Joël Frotin-Mongeau ne s’oppose pas au projet. Il pense toutefois que dans sa forme actuelle, le concept ne prend pas en considération tous les processus de préservation du littoral. Ses recommandations vont dans le sens de «mieux préserver les ressources naturelles et éviter les techniques trop rigides. Sinon privilégier des épis brise-lames pédestres, ce qui les rendrait plus agréables».

Enfin, Patrizio Oliviero Armani Grecco, du nouveau Parti républicain souverainiste, indique que le projet s’inscrit en continuité avec l’aménagement de la plage Jacques-Cartier. Il croit tout de même que le promoteur et son consultant n’ont pas démontré la pertinence et l’efficacité de la recharge de la plage. Ses recommandations s’attardent à «la protection des herbiers et de la nature présente, ainsi qu’à la préservation du patrimoine historique du site».

Projet en bref

Rappelons que la Ville de Québec souhaite réaliser des travaux de stabilisation le long des berges de la plage Jacques-Cartier. Depuis quelques années, elle constate une détérioration importante des talus et des berges sur certains tronçons du parc. Selon les études déposées par l’initiateur, l’érosion serait principalement causée par les évènements de grandes marées et de fortes tempêtes.

Les travaux prévus sur sept tronçons plus touchés comprendraient la mise en place de nouveaux enrochements végétalisés, la remise en forme de l’enrochement actuel et l’implantation de végétation en rive. Le concept retenu par l’initiateur comporte aussi la construction de deux épis brise-lames de 100 et 150 mètres de longueur. Ces structures permettraient la réduction des vagues sur les secteurs les plus affectés.

Pour plus d’information: www.bape.gouv.qc.ca.

Étapes du BAPE

  • Délai maximal de quatre mois pour accomplir le mandat.
  • Remise du rapport au ministre de l’Environnement au plus tard le 13 avril.
  • Le document doit être rendu public dans les 15 jours suivants.
L’efficacité des épis brise-lames est mis en doute, surtout en hiver, par certains intervenants entendus par le BAPE. /Photo Métro Média – Archives

Québec Hebdo

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