Soutenez

Randonnée extrême: deux passionnés d’ici arpentent la Canol Heritage Trail

La grande diversité des environnements de la Canol Heritage Trail lui vaut le qualificatif de randonnée la plus dure en Amérique du Nord. Photo: gracieuseté

AVENTURE. Tombés en amour avec la beauté et l’immensité des Territoires du Nord-Ouest, où ils sont installés depuis deux ans, Mila Benoit et Pierre-Benoit Rondeau-Chalifoux organisent des expéditions pour le compte de leur entreprise Northern Escape. Conjoints et partenaires d’affaires dans la vie, ces passionnés de plein air s’emploient à transmettre leur amour du milieu nordique. Ils viennent de compléter la Canol Heritage Trail, afin de l’ajouter à leur offre de sorties hors des sentiers battus.

Premier et implacable constat: ce genre d’aventure s’avère très exigeante et ne peut être accessible à tous. Les deux aventuriers ne sont eux-mêmes pas les derniers venus en la matière. Il y a longtemps que le stade novice est dépassé.

Défi Canol Trail B
Passionnés de plein air extrême, Mila Benoit (photo) et son conjoint Pierre-Benoit Rondeau-Chalifoux sont tombés en amour avec les TNO.

Dès la fin de l’adolescence, Mila a trouvé une façon de canaliser son surplus d’énergie et de se vider l’esprit en complétant de longues randonnées. Après avoir gravi tous les sommets du Québec, la jeune femme de 24 ans voulait relever de nouveaux défis. Pour sa part, Pierre-Benoit est un grand amateur de nature, à la fois guide d’aventure et formateur en survie. Il est à l’aise dans tous les sports extrêmes de plein air.

Fort de ses connaissances et de son expérience, le couple a complété le périple non sans certaines difficultés. Il faut dire que la Canol Trail traverse les TNO sur 360km entre le Yukon et Norman Wells. Le paysage est aussi magnifique qu’accidenté.

«Quatre éléments rendent l’expédition complexe. D’abord, la diversité de terrains oblige une continuelle adaptation. Ensuite, ce vieux parcours peu entretenu depuis sa création il y a 70 ans comporte des portions de sentier coupées, des tourbières et des lits de rivière déviés. Cela rend l’orientation difficile. Aussi, il faut traverser des rivières et ruisseaux par centaines, ce qui n’est pas toujours évident. Enfin, on se sent isolé et vulnérable, lorsque les rares secours potentiels sont le ou les partenaires de randonnée», explique l’aventurière originaire de Québec.

Défis particuliers

À ces aspects environnementaux et techniques, s’ajoute la nécessité de cumuler de bonnes aptitudes physiques et mentales. C’est nécessaire quand tu dois te résigner à compléter 17 à 20km par jour au lieu des 25km anticipés. La motivation en prend un coup quand tu n’es pas en mesure d’atteindre les objectifs fixés.

La Canol Trail s’étire sur 360km de paysages aussi magnifiques qu’accidentés.

«On était toujours en mode rattrapage et sous pression. Finalement, on s’est rendu à l’évidence qu’il valait mieux jouer de prudence et accepter de prendre plus de temps pour parcourir la trail. On s’est alors donné le droit de profiter des beaux paysages, de prendre des pauses et non de viser la performance», confie Mila. Elle ajoute qu’il faut surmonter les petites blessures, notamment des ampoules en raison des chaussures mouillées par la traversée de nombreux cours d’eau. Sans oublier la fatigue musculaire.

Le fait de porter des sacs à dos chargés chacun de plus de 50 livres de matériel n’est pas une mince tâche. Surtout qu’en phase expérimentale, le duo de guides trimballait une trousse de premiers soins pour l’équivalent d’un éventuel groupe de participants. Il y avait également la désagréable sensation de faim entre les caches de nourriture. Le couple a inventé un jeu pour éviter de déprimer en décrivant en détail quel bon repas chacun rêvait de manger en ce moment.

Autant de réalités qui ont convaincu les partenaires de Northern Escape que la randonnée sur la Canol Heritage Trail n’est pas pour tout le monde. Ils se rendent à l’évidence que l’accompagnement guidé sur ce parcours sauvage devra s’adresser à des randonneurs expérimentés. Juste pour ça, l’expédition en éclaireurs valait amplement le coup.

Expédition de 21 jours vécue en trois étapes

  • Semaine 1: avec un ami, qui a toutefois dû abandonner à un point de ravitaillement en raison d’une inflammation des tibias.
  • Semaine 2: seuls en couple avec le mauvais souvenir d’une attaque de grizzly lors d’une précédente randonnée.
  • Semaine 3: avec deux nouveaux marcheurs venus ajouter un peu de sécurité même s’ils évoluaient en retrait.

Pour plus d’information: visitez la page Facebook de Northern Escape.

Les randonneurs s’orientent à travers la beauté sauvage du Nord canadien à partir de cartes, boussoles et GPS.

Québec Hebdo

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Toute l'actualité locale au même endroit.

En vous inscrivant à Mon Métro, vous manifestez votre engagement envers la presse locale. + Profitez d’une expérience numérique personnalisée en fonction de vos champs d’intérêt et du quartier où vous résidez. + Sélectionnez vos articles favoris pour une lecture en différé.