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Louis Garneau coincé avec 50 000 masques

L’homme d’affaires augustinois Louis Garneau porte un masque KN95, comme ceux qu’il a commandés dans l’espoir de les remettre au réseau hospitalier québécois. (Photo gracieuseté) Photo:

SANTÉ. Voulant bien faire et contribuer à la lutte contre la pandémie dans le réseau hospitalier québécois, Louis Garneau a commandé 50 000 masques. Or, il risque de rester coincé avec ceux-ci, car il s’est fait répondre qu’on ne voulait pas de son aide.

C’est l’homme d’affaires de Saint-Augustin qui relate cet imbroglio dans sa page Facebook mercredi matin. Il craint maintenant de perdre une importante somme d’argent personnel, alors que son entreprise de produits sportifs se trouve en restructuration.

«J’ai passé une commande de 50 000 masques KN95 chez un de mes fournisseurs qui fait aussi de nos vêtements cyclistes. Lorsque j’ai appelé Santé Québec pour leur dire que les masques arrivaient la semaine prochaine, on m’a dit qu’on ne veut pas le KN95. Pourtant, ce masque approuvé par la FDA est utilisé aux États-Unis. Ici, on veut juste les N95», raconte avec dépit M. Garneau.

Ce dernier précise avoir payé cette initiative avec ses économies personnelles. Il dit avoir investi «dans les six chiffres» pour donner un coup de main à la province. «J’essaie d’annuler mon paiement, mais je vais peut-être perdre mon argent. Présentement, je n’ai pas le moyen de perdre un cent!», déplore-t-il.

Justification du MSSS

Du côté du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), on précise que les masques de type KN95 ne sont pas reconnus par la CNESST comme appareil de protection. On s’en remet aux experts de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail pour justifier la préférence exclusive pour le N95.

«Toutefois, comme les masques KN95 couvrent bien le nez et la bouche, ils pourraient représenter une alternative aux masques de procédure. Ça reste une méthode barrière contre les éclaboussures de liquides biologiques et de sécrétions, en complémentarité avec le port de lunettes de protection. Dans ce contexte d’utilisation, comme ils ne sont pas utilisés comme appareils de protection respiratoire, les tests d’ajustement ne seraient pas nécessaires», indique Robert Maranda, relationniste média au MSSS.

Suggestions sur les réseaux sociaux

Dans les réseaux sociaux, les contacts de l’homme d’affaires s’informent à savoir s’il pourrait leur en vendre en petites quantités. D’autres lui suggèrent de passer par les filiales de son entreprise aux États-Unis pour les revendre au sud de la frontière.

Parmi eux, l’ancien ministre provincial libéral Robert Poëti propose de les vendre en ligne aux personnes intéressées. «Pour les hôpitaux et travailleurs de la santé, les N95 s’avèrent les seuls approuvés pour une protection maximale. Toutefois, pour les citoyens qui font des marches ou leur épicerie, les KN95 sont mieux qu’un foulard. Je suis certain qu’ils vont partir rapidement. Moi-même, je t’en prendrais déjà 200 pour mes employés», souligne le p.-d.g. de la Corporation des concessionnaires automobiles du Québec.

Les masques de type N95 sont les seuls approuvés pour le réseau de la santé du Québec. (Photo gracieuseté – 3M)

Québec Hebdo

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